Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aBamako.com NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Développement de l’Afrique: Les heritiers sur les traces des peres de l’independance
Publié le mardi 2 aout 2016  |  L’Essor
Lancement
© aBamako.com par Momo
Lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita
Bamako, le 11 juin 2015, le CICB a abrité la cérémonie de lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita, c`était sous la Haute présidence de SEM, Ibrahim Boubacar KEITA




La salle de conférence de l’hôtel Olympe de Bamako abrite en ce moment un forum international sur les idéaux des pères des indépendances africaines. Organisé sous le parrainage de l’ancien président de la République de la Transition, Pr Dioncounda Traoré, par l’Association pour la promotion des idéaux des pères des indépendances africaines (API-PIA), cette première assise a enregistré la présence des délégués venus du Togo, du Burkina Faso, de la Guinée Conakry et du Niger. Ceux du Bénin ont été retenus à cause à cause de la mort de l’ancien président de ce pays, Emile Derlin Zinsou, le week-end dernier.
Plusieurs personnalités ont répondu à l’invitation de Maïmouna Diakité et ses camarades membres de l’API-PIA, notamment le ministre de la Promotion des Investissements, Konimba Sidibé, l’ancien Premier ministre, Younoussi Touré et l’ancien ministre du Travail de la fonction publique et des relations avec les Institutions et président du parti l’UM-RDA, Bocar Moussa Diarra.
Durant deux jours, les participants à cette rencontre auront à se pencher sur plusieurs thèmes. Hier en lever de rideau, après la cérémonie d’ouverture, l’universitaire Yaya Traoré a entretenu les participants sur le thème « Comprendre les causes profondes des luttes anticoloniales » avant de passer le relais à l’ancien ambassadeur du Mali à Bruxelles et ancien commissaire du Mali à la CEDEAO, Ibrahim Bocar Bah qui s’est longuement étendu sur « l’expérience monétaire du Mali entre 1963 et 1968 ».
Ce matin, un autre universitaire, Mahamadou Dia, chargé de cours à la Faculté des droits publiques s’attèlera à expliquer les contours de l’unité africaine à travers le thème : « Quelles étaient les raisons profondes de l’engagement des pères fondateurs des indépendances pour l’unité africaine ». Il est suivi du professeur Modibo Kéïta qui devra entretenir l’auditoire sur « le rôle, la place et les perspectives de la jeunesse africaine dans le mouvement panafricain à l’heure des grands défis sociaux, économiques et politiques ».
Déjà hier, la secrétaire générale de l’Association, Maïmouna Diakité, avait tracé le canevas des discussions dans son discours introductif lors de la cérémonie d’ouverture des travaux. Selon elle, plus de 50 ans après les indépendances de nos pays, les causes qui ont motivées les luttes de libération sur le continent à l’origine des grandes idées de refondations de nos sociétés sont toujours d’actualité. Il s’agit notamment de la pauvreté des populations et la nécessité de revalorisation de l’identité africaine.
« Il est triste de constater que de plus en plus ces idées sont en train d’être foulé aux pieds par les générations actuelles. Alors qu’elles doivent servir d’abreuvoir pour les jeunes générations. Il n’y a point de présent encore moins d’avenir pour quelqu’un qui ignore son passé. C’est pour cette raison que nous avons entrepris de créer cette association qui se veut apolitique pour rappeler aux jeunes d’aujourd’hui leur devoir d’attachement aux idéaux des pères indépendances. Ce sont les fondements mêmes de la République et les piliers centraux de l’esprit patriotique », a poursuivi Maïmouna Diakité, avant d’expliquer que le choix de l’ancien président de la Transition, Pr Dioncounda Traoré pour parrainer cette première édition, n’est pas gratuit. Il découle selon elle de l’engament panafricaniste de l’homme.
Et Maïmouna Diakité d’indiquer que l’ aAsociation a créée dans le but de promouvoir ces idéaux. L’objectif de l’API-PIA est de disséminer cette démarche à travers le continent. C’est pour cette raison que dès sa création, elle s’est aussi tôt attelée à l’établissement des associations correspondantes dans les autres pays de la sous-région et même au-delà.
Dioncounda Traoré s’est félicité de l’initiative des organisateurs du forum de replacer la question de l’intégration africaine dans les agendas des priorités, non seulement des dirigeants africains, mais aussi de la jeunesse.
L’ancien président de la Transition a ensuite relevé les moins de 40 ans constituent la majorité de la population africaine alors que la création de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA, l’ancêtre de l’Union africaine) date de 1963, soit 53 ans d’existence.
Parlant les objectifs de la création de l’OUA, il dira que les aînés avaient vu juste, rappelant qu’au moment des indépendances, nos pays avaient les mêmes indices de développement que certains pays asiatiques. Ces pays se développés aujourd’hui font même des dons à nos pays. « Cette situation pousse à la réflexion. Pourquoi sommes-nous encore à ce stade ? », a-t-il interrogé.
A ce propos, il a pris un exemple terre à terre entre deux individus (Pierre et NGolo) dans des conditions de production différentes. Le premieR (Pierre) a comme capital de départ 1000 unités de compte, tandis que N’golo a 100 fois moins. L’écart continuera à s’élargir même si N’Golo travaille beaucoup. Le mieux pour le second est de se mettre avec d’autres personnes pour d’abord stabiliser l’écart et ensuite aspiré à le réduire. La mutualisation des efforts comme l’unique alternatif pour nos pays de réduire leur retard sur les autres continents était la boussole des pères des indépendances.
Ces idéaux restent plus que jamais d’actualité. Car, l’Afrique est devenue le concentré du mal vivre, symbolisé par la pauvreté et la précarité. Selon Dioncounda Traoré, si de plus en plus les guerres entre pays se font rares, à l’opposé la pauvreté et la précarité exacerbent des tensions intra et intercommunautaires à l’intérieur des mêmes frontières débouchant parfois sur des guerres civiles opposant les différentes communautés. C’est pour donc abréger la souffrance des populations que les pères des indépendances ont préconisé l’intégration. Mais, celle-ci n’a pris son véritable envol qu’en 1999 avec la création de l’Union africaine à Syrtes en Libye. Et il faudra attendre 2003, avec l’arrivée du président Alpha Oumar Konaré à la tête de la Commission de l’UA, pour donner corps à certains instruments, qui n’étaient que des vues d’esprit. Il s’agit entre autres le Parlement panafricain, de la Cour de Justice de l’UA, du Conseil de paix et de sécurité, du Conseil économique et social, les Forces en attentes, etc. Selon l‘ancien président de la Transition, le chemin est certes long, mais à force d’avancer, il n’y a pas de raison qu’on y arrivera pas un jour. C’est pour cette raison, qu’il a invité la jeune génération à l’optimisme. Car, c’est petit à petit que les autres continents se sont réalisés en s’inspirant des idéaux de leur ainés.
A. O. Diallo
Commentaires