Le 22 août 2016 doit s’ouvrir en principe à La Haye le procès devant la Cour pénale internationale (CPI) d’Ahmad Al Faqi, inculpé pour crimes de guerre liés à la destruction de monuments historiques à Tombouctou. D’ores et déjà, dans le monde des organisations de défense des droits de l’Homme, l’on pointe du doigt une justice sélective avec les vrais bourreaux qui continuent de se la couler douce.
Il s’agit tout d’abord de Cheikh Ag Haoussa, l’ancien bras droit d’Iyad Ag Ghaly à Kidal. Il a retourné casaque : en rejoignant le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA). Mohamed Ag Moussa dit Hammar Mossa aussi règne désormais à Ber, un fief inexpugnable de jihadistes plus ou moins repentis et de trafiquants de drogue, situé à 60 km de Tombouctou. Il fut néanmoins le chef de la Brigade des mœurs. Il est surtout accusé de nombreux crimes sexuels. Selon JA, il avait même été aperçu à Bamako l’année dernière.
C’est le cas également d’Houka Ag Alfousseyni dit Houka-Houka. Ce juge islamique a ordonné des amputations. Il passe du bon temps dans son campement à quelques encablures de Tombouctou où il est aperçu régulièrement lors des cérémonies officielles, serrant la main de ministres.
Alors que l’accord pour la paix et la réconciliation souligne que justice sera faite aux victimes, les bourreaux continuent de bomber la poitrine dans la Cité Mystérieuse. Le procès en vue d’Ahmad Al Faqi donne le sentiment de l’arbre qui va tenter de cacher la forêt.
DAK