Comme un enfant «pourri gâté», mon cousin ne daigne pas se remettre en cause. Il n’en fait qu’à sa tête, pardonnez-moi pour cette expression, je n’en ai pas trouvé mieux. Est-ce qu’il se rend compte de la chance que ses compatriotes (plus de 77%) lui ont donnée ? Certainement, non.
Cousin adoré, si j’étais à ta place, j’aurais compris que mes compatriotes m’ont donné carte blanche pour mettre toute réforme en œuvre, pourvu qu’elle s’inscrive dans le but d’amorcer un vrai redressement de comportement. Oui, notre mode de fonctionnement a besoin d’une cure de désaccoutumance. Oui, notre mode de fonctionnement a besoin d’être «débenzolé». Notre mode de fonctionnement ne devrait pas s’offusquer de sacrifices consentis pour le mieux-être de chacun de nous, individuellement et collectivement.
Pour une fois, plus de 77% de Maliens ont cru avoir l’homme dont les capacités étaient avérées-ils auraient juré la main sur le Saint Livre- pour les emmener au port souhaité. Au lieu de cela, cousin, tu as enterré leurs espoirs. Tu as préféré les sacrifier sur l’autel des intérêts de ta famille, de ta camarilla. Et, donc, cousin, tu as toutes les qualités d’un piètre leader.
Le sais-tu, cousin, être un bon leader, c’est se montrer juste, c’est s’astreindre la vérité, l’équité, la mesure comme seules règles de conduite. En plus de la clairvoyance, un bon leader s’impose comme un modèle à ses semblables ; les inspire dans le droit chemin.
Cousin d’amour, un bon leader s’offusque de la mondanité ; il s’encombre du luxe ; l’arrogance et la suffisance l’étouffent. La vanité n’est pas sa qualité morale. Il est aussi disponible que proche de ses semblables ; il ne vit pas dans sa bulle, en marge du monde, sinon il n’incarnerait aucune cause qui vaille la peine d’être menée.
Cousin adoré, le savais-tu, des individus souffrant de vice de nature, rendant leur mobilité plus qu’improbable, ont souffert le martyr pour aller voter pour toi ? Ils mériteraient mieux que ce que tu leur as donné, à ce jour, comme récompense.
Ce faisant, tu as décrédibilisé à jamais la politique, et les politiques, dans un pays où aller voter est considéré comme une perte de temps ; ça n’occupe que les oisifs ! Alors, tu peux être fier de toi-même. C’est un bon début vers… GRAND MERCI !
Issiaka SISSOKO