L’opération de libération des voies publiques dans le district de Bamako, quoique controversée, est un ouf de soulagement pour les usagers. Ils circulent plus aisément dans la capitale.
Le jeudi 21 juillet 2016, les commerçants détaillants de Bamako se sont réveillés sous les coups de balai de la police nationale et des agents de la voirie de Bamako. C’était sous la direction du contrôleur de police Ami Kane, gouverneur du district de Bamako. Tous les endroits publics anarchiquement occupés par les vendeurs ont été évacués par les forces de l’ordre.
Invités maintes fois par les gouverneurs successifs et la mairie du district à libérer les voies publiques et les artères principales surtout les bordures des goudrons, les commerçants ont assisté impuissants à la destruction de leurs kiosques.
Les kiosques aux alentours du cimetière de Niaréla et certains à l’intérieur des quartiers ont été déguerpis tout en les détruisant au Caterpillar. Les décombres ont été ensuite embraqués dans des camions-bennes.
Samedi dernier, au moment où l’opération atteignait sa vitesse de croisière, des heurts ont éclaté aux alentours du Grand marché de Bamako. L’opération a alors été stoppée pour apaiser le climat social.
Jusqu’au bout
Malgré les protestations, le gouverneur a assuré que la libération poursuivra son cours. “Mais, il y aura des mesures d’accompagnement pour soulager les déguerpis”, a-t-elle promis aux leaders d’opinion qu’elle a rencontrés lundi. En plus des représentants des commerçants (Chambre de commerce et d’industrie du Mali), les artisans, les transporteurs, il y avait les leaders religieux, les représentants des familles fondatrices de Bamako et des chefs de quartiers à cette rencontre.
L’objectif était de recueillir les propositions des acteurs impliqués dans l’opération, mais aussi de rappeler que l’opération suivra son cours. Selon elle, avant le début des démolitions, les autorités avaient organisé des rencontres pour sensibiliser les acteurs.
“C’est regrettable ce qui s’est passé samedi, car notre intention n’était pas de détruire le commerce des citoyens. Nous le faisons tout simplement pour le bonheur de tous. Oui, aucune action humaine n’est parfaite et c’est pourquoi, il peut y avoir des couacs. Autrement nous voulons faire du bien et nous voulons l’accompagnement et le soutien de tous”, a-t-elle expliqué.
Sur le recasement, elle a expliqué que la commission mise en place depuis le démarrage des activités a trouvé des places dans certains marchés de Bamako. “Il y a 500 places au marché Bonboli, 440 en construction en Commune III, 200 places au marché du Sans-Fil. Des places sont aussi disponibles dans les marchés de certains quartiers de Bamako comme Sogoniko, Hamdallaye, Magnambougou, etc.”, a-t-elle fait valoir.
“La démolition sera exécutée comme prévu et toutes les voies publiques seront libérées. Il n’y aura aucune forme de favoritisme”, a-t-elle réitéré.
A l’unanimité, les participants ont manifesté leur soutien à l’opération qui contribuera à sécuriser la ville de Bamako et à la rendre plus conviviale. Toutefois, ils ont fait des propositions au gouverneur dans le but de prévenir la tension.
Abdoul Karim Konaté