Le Mali est à la croisée des chemins par la faute des occidentaux, sans foi ni loi, qui créent une situation de crise pour piller ses richesses. Ils préparent l’avenir de leurs pays et de leurs enfants. Tant pis pour le Mali et l’Afrique en général.
Quand on sait l’empressement avec lequel la France (sous Sarkozy) et sa supposée communauté internationale sont intervenues militairement en Côte-d’Ivoire et en Lybie pour se débarrasser respectivement de Gbagbo et de Kadhafi, l’on est fort surpris de constater que le cas Mali suscite tant de calculs et d’interrogations. Et pourtant le Mali se meurt à petit feu par la faute de prétendus rebelles et terroristes. Alors que ce seul mot « rebelle-terroriste » fait frémir les maîtres du monde. Certainement, les deux situations ne sont pas pareilles. D’un côté, il s’agit de deux dictateurs qui refusent d’appliquer la démocratie et de l’autre côté, il est question d’un groupe rebelle et islamique qui occupe une partie d’un territoire et multiplie des actes terroristes. Alors question ! Entre un dictateur qui ne menace pas la vie des citoyens au quotidien et un narcotrafiquant qui chaque jour que Dieu fait tue, menace et fait souffrir la population, laquelle des deux situations en présence doit nécessiter une intervention urgente de la part de la communauté internationale ? Violente question, dira l’autre. Mais en fait, il en est rien. Nous le savons tous, au centre de tout cela, c’est une histoire de gros intérêts. Lorsqu’on voit la France et la communauté internationale se mobiliser dans un coin du globe, c’est qu’il y a un intérêt en jeu ou il y a à manger suffisamment au détriment d’un peuple faible. Celui qui s’oppose doit nécessairement subir la loi du plus fort. Le cas Gbagbo et Kadhafi sont éloquents. Ils sont considérés comme des pestiférés nuisant aux intérêts des occidentaux.
Que visent enfin la France ?
C’est le 1er Août dernier que l’Opération barkhane au Mali a eu deux ans. Et cela après l’intervention « serval ». La vie des populations du Nord du Mali importe peu. La France et la communauté internationale se servent des maliens, les divisent pour accéder à leurs richesses. Ils leur maintiennent dans une situation de crise pour leur manipuler à souhait. Ah pauvre Mali ! Quand comprendrons-nous que nous sommes des jouets pour ces gens sans scrupules ? Ils font et défont notre pays. Où est donc notre dignité ?
L’intervention militaire au Nord du Mali est-elle en passe de devenir une quadrature du cercle ? L’on ne peut en tout cas s’empêcher de s’interroger, voire de s’inquiéter, face à un assaut tant souhaité et tellement annoncé, mais qui se plait finalement à jouer l’arlésienne.
L’espoir de voir les envahisseurs du Nord du Mali décamper était passé de petit à moyen pour atteindre son paroxysme avec l’idée d’une résolution onusienne qui avait l’air bien prometteur. Cet optimisme, quoiqu’émoussé par la résistance d’une tendance pacifiste qui ne jurait que par la méthode douce, avait repris du poil de la bête quand ces mêmes « disciples invétérés » ont fléchi leur position en nuançant leur démarche pacifique. Les négociations ont, certes, été engagées avec les « moins cinglés » des rebelles, mais il est, par exemple, difficile de savoir exactement quand pourrait avoir lieu l’ouverture des hostilités contre les « bandits écervelés ».
Certes, les moyens logistiques et financiers ne sont certes pas à négliger, mais de deux maux la sagesse ne recommande-t-elle pas de choisir le moindre ? Peut-on, sous les prétextes sus-indiqués, croiser les bras devant ce qui constitue déjà une crise humanitaire au Nord du Mali, où on assiste quasi quotidiennement à des violations graves des droits les plus élémentaires des populations ? De quel droit parlent donc Romano Prodi et consort quand ils avancent des raisons frêles et contestables ? Y-a-t-il jamais eu d’ailleurs de guerre sans ses effets collatéraux qu’on redoute tant aujourd’hui ? Autant qu’on se souvienne, ceux qui se sont souvent piqués dans d’autres théâtres d’opération d’être les gendarmes du monde n’ont pas toujours su faire preuve d’autant de susceptibilité quand il s’est agi de guerroyer en Afghanistan, en Irak, encore plus récemment en Libye ! Qu’ils trouvent donc de plus solides raisons pour justifier leur réserve ; le fait par exemple que le Nord du Mali ne recèle pas encore de matières premières stratégiques susceptibles d’emporter l’adhésion de messieurs Romano Prodi, Barack Obama, Ban-Ki Moon… Le Nord du Mali possède d’énormes richesses. Alors, c’est la ruée des grandes puissances vers l’eldorado à la recherche de denrées rares. Le partage pose problème. Raison pour laquelle la France et la communauté internationale hésite à autoriser les autorités maliennes à se déployer à Kidal. Du coup, ils font souffrir les maliens. Aujourd’hui, le Mali se trouve dans un imbroglio, pris en otage par des impérialistes qui sont des sangsues qui sucent le sang des africains sans le moindre soupçon. Tant que nous ne serons pas solidaires nous maliens, c’est de cette manière les maîtres du monde se moqueront de nous. Être « noir » n’est pas une fatalité. Elevons au-dessus des contingences matérielles, bannissons les attitudes versatiles et prenons notre destin entre nos mains. N’en déplaise à ceux qui pensent qu’il n’y a point de salut pour le Mali en dehors des « Blancs ». Le salut du Mali dans cette crise passe inéluctablement par le changement de mentalité et de l’amour du pays. Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent, disait Victor Hugo. Pour l’heure, les populations du Nord du Mali souffrent le martyr de la bêtise de la France et de la communauté internationale.
Jean Pierre James