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Art et Culture

Musique : Hadja Fanta Diabaté : une chanteuse engagée pour les femmes
Publié le mercredi 3 aout 2016  |  Le Katois




Hadja Fanta Diabaté est une jeune artiste, chanteuse et compositrice malienne. A 26 ans, elle marque son territoire. Portrait d’une musicienne engagée pour la cause féminine.
Guitare en mains, assise sous la paillotte de l’hôtel Dafina de Bamako, Hadja Fanta Diabaté, la voix rayonnante, chante "Toubani", l’un de ses premiers singles qui rend hommage au compositeur du morceau "Paix à son âme" Mamadi Kala Camara et aux femmes du monde.
Les doigts entre les fils de sa guitare, concentrée, "l’enfant du Manding", souriante, dévoile sa venue à la musique à un parterre de journalistes. "La musique est innée en moi. Ma mère est griotte, donc la musique est une partie intégrante de ma vie", explique-t-elle.
Dans une musique malienne est en plein essor, malgré les multiples problèmes auxquels les artistes sont confrontés (piratage, manque d’aide conséquente et de soutien), le public malien découvre cette nouvelle artiste talentueuse. Elle s’impose peu à peu avec son style. Elle est aujourd’hui sollicitée pour animer dans les coins les plus chauds de la capitale.
Toujours accompagnée de sa guitare, avec sa coiffure reggae et habillée en tenue traditionnelle mandingue, Fanta figure parmi les étoiles montantes de la musique malienne. Elle est née en Côte d’Ivoire le 26 juin 1989. Elle a grandi en Guinée-Conakry. Bien qu’issue d’une famille de griots, Hadja n’embrassera la musique que dans son adolescence lorsque sa mère, après 14 ans de séparation, l’accueille avec des chants. Un moment fort de son enfance qui la marquera toujours. "J’ai pleuré ce jour-là. C’est à partir de là que j’ai embrassé la musique", se souvient-elle.
Fière d’avoir sillonné les trois pays (Mali, Cote d’Ivoire et la Guinée Conakry), Hadja est le fruit de la culture musicale du Manding. Tout est de l’art chez elle. Elle parle couramment plusieurs langues dont le mandingue, le bambara, le français et l’anglais. Elle a aujourd’hui deux singles (Toubani et Kanou). D’autres morceaux sont en studio.
Déjà, elle nourrit de grandes ambitions pour sa carrière musicale. Soutenue par ses parents et certaines bonnes volontés, Fanta compte suivre les traces de Salif Kéita, Ali Farka Touré, Mangala Camara, Toumani Diabaté, Oumou Sangaré… Le choix de ces célébrités n’est pas fortuit, car elle estime qu’ils ont honoré le Mali sur la scène internationale en remportant des victoires prestigieuses partout où ils se sont affirmés.
"Je sais que c’est difficile de devenir artiste musicienne dans notre pays actuellement. Mais, quand on a l’amour de quelque chose, il faut le faire sans complaisance et le reste viendra. C’est Dieu qui contrôle tout. Il aide ceux qui ne baissent jamais le bras, et je figure parmi ces gens", se défend-elle.
La-Dja, comme l’appellent affectueusement ses amis, est aussi douée dans le reggae, le jazz… Avant d’embrasser la musique, elle a joué au basket-ball avec le Centre de référence de Bamako (CRB) et le Centre Alkaya Touré (Cat). Du tout-terrain en somme.

Harouna Tall
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