Apres juste un mois d’exercice de pouvoir, le gouverneur de Bamako, Ami Kane, vient de mettre les pieds dans le plat en ordonnant le déguerpissement des commerçants détaillants occupant illégalement les voies publiques. Cette fois-ci, c’est l’électorat du président IBK en 2013 qui en fait les frais. Les commentaires vont bon train chez les petits commerçants qui pensent avoir été trahis par celui sur qui ils avaient fondé tout leur espoir.
Le ton continu à monter au grand marché, aux abords des routes où étaient installés des kiosques, des réparateurs de motos. Certains continuent tant bien que mal à se débrouiller. « Que faire ! », s’est exclamé D K, un réparateur de moto qui nous a indiqué qu’il n’a rien d’autre à faire si ce n’est que son travail habituel.
Le réparateur dit être ébahi par la mesure prise par les autorités. Marié et père de 6 enfants, il n’a fait que nourrir sa famille à travers cette activité pendant plus de 30 ans. «Je suis à cette place, il y a plus de 30 ans. Les casses opérés par l’ancien gouverneur Yaya Bakayoko m’on trouvé ici. J’ai été même financé par l’APEJ pour encadrer des jeunes. Et, je me suis endetté dans une banque à hauteur de 3 millions de FCFA pour faire un kiosque de pièces détachées», nous a-t-il indiqué.
C’est tout un espoir qui est brisé pour DK qui a du mal à comprendre qu’un gouvernement en ces temps de crise, où il y a véritablement des problèmes d’emplois de jeunes, du chômage, puisse entreprendre de telles actions. La forme dans laquelle ces casses se sont déroulées va faire plus de victimes que la rébellion, a-t-il indiqué.
Et le réparateur d’appuyer sa position en disant que beaucoup de jeunes vont retourner à la drogue, au vol et à la délinquance. Pire, estime-il, les autorités responsables de cet acte n’ont rien proposé aux personnes affectées avant de passer à l’action.
Tant bien que mal, sous le soleil et parfois sous la pluie, DK essaye avec ses apprentis de rendre service à quelques clients qui désormais se font rares. Selon lui, IBK avait la solution pour libérer le Mali, cela constituait aux yeux de DK la priorité pour le malien lambda. Mais de plus en plus, les Maliens se rendent compte qu’il n’a pas la solution.
Le président IBK, à défaut de réussir sur le front où il était attendu, veut plutôt redorer son blason autrement. Très remonté, notre interlocuteur dira qu’aucun chef de famille dans ce cas n’a le sourire aujourd’hui. Et, le désespoir a gagné de nombreuses familles. « Les Maliens pour la plupart sont déçus par ce régime qui pendant 3 ans n’a rien apporté concrètement. Ça et là beaucoup n’ont pas manqué d’exprimer leur désespoir et le regret d’avoir voté pour le candidat IBK. », dit-il.
Fakara Fainké