GAO (Mali) - Un groupe islamiste, le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), a revendiqué auprès de l'AFP l'attentat-suicide commis vendredi matin par un kamikaze qui s'est fait exploser à un poste de contrôle de l'armée malienne à Gao, dans le Nord du Mali.
"Nous revendiquons l'attentat d'aujourd'hui contre les militaires maliens qui ont choisi le camp des mécréants, des ennemis de l'islam", a déclaré Abou Walid Sahraoui, porte-parole du Mujao, menaçant de mener d'autres actions du même type.
"D'autres kamikazes sont sur le terrain pour accomplir le travail d'Allah contre les mécréants et leurs complices" a-t-il affirmé.
Ce type d'attentat-suicide est le premier jamais commis sur le territoire malien.
Un journaliste de l'AFP qui s'est rendu sur place, à la sortie nord de Gao, a pu voir le corps déchiqueté du kamikaze qui avait revêtu un uniforme de la gendarmerie malienne et, outre sa ceinture d'explosifs, transportait sur sa moto un obus qui n'a pas explosé.
Un soldat malien a été légèrement blessé.
Cet attentat-suicide survient au lendemain d'une déclaration du
porte-parole du Mujao qui a revendiqué la pose de mines, mais aussi menacé de
mener des attaques de convois militaires et d'utiliser des "kamikazes" dans
cette région.
Quatre Maliens ont été tués mercredi dans l'explosion d'une mine au passage de leur véhicule entre Douentza et Gao. Le 31 janvier, deux soldats maliens avaient déjà été tués dans une explosion similaire, sur la même route.
Gao, la plus grande ville du nord du Mali, avait été reprise le 26 janvier par les armées française et malienne aux groupes islamistes armés, dont le Mujao, qui l'avaient occupée pendant des mois, multipliant les exactions.
Des soldats nigériens ont depuis rejoint les armées malienne et française à Gao et dans sa région où, selon le ministère français de la Défense, des groupes islamistes "résiduels" sont toujours présents.