BAMAKO - Le premier contingent de 70 militaires européens qui vont former l’armée malienne est arrivé vendredi à Bamako, afin d’aider le Mali à assurer sa sécurité à long terme, une fois terminées les opérations militaires en cours contre les groupes islamistes armés dans le Nord du pays.
"Nous sommes venus pour permettre à l’armée malienne de tenir l’ensemble du territoire national et pour que le Mali dispose d’une bonne armée, apte à s’engager", a déclaré à l’AFP le colonel français Bruno Heluin, qui commandait ce premier contingent.
Les premiers militaires européens arrivent à Bamako le jour même où des soldats maliens ont attaqué un camp de militaires proches de l’ex-président Amadou Toumani Touré, faisant plusieurs blessés.
Cette attaque, qui illustre les divisions au sein de l’armée malienne, laminée par les groupes islamistes armés et les rebelles touareg en 2012, semble motivée par le refus des "Bérets rouges" proches du président renversé l’an dernier de quitter leur camp à Bamako et d’être réaffectés dans d’autres unités pour aller combattre les islamistes dans le Nord.
"Ce sont les précurseurs de la mission qui vient former et améliorer la chaîne de commandement de l armée militaire", a expliqué le premier conseiller politique de l’Union européenne (UE) au Mali, Bertrand Soret, précisant que l’équipe comprenait des soldats espagnols, britanniques, roumains, suédois,
finlandais et français.
"Leur mission est d’installer la base qui doit accueillir les 500 formateurs de l’Union européenne" a-t-il ajouté.
La mission de l’UE de conseil et de formation à l’armée malienne (EUTM) a pour tâches "de former et conseiller les forces armées (...) afin de contribuer à restaurer leur capacité militaire avec l’objectif de leur permettre de mener les opérations de combat visant à rétablir l’intégrité
territoriale du pays".
Dans les faits, il existe un "réel besoin de recréer l’armée malienne, en état de délabrement avancé", a récemment expliqué le général français François Lecointre, qui dirige la mission. "Les soldats sont mal formés, mal payés et sous-équipés", manquant notamment d’armements, d’équipements de locomotion et de transmission, selon lui.
Approuvée en décembre 2012 par les 27 pays de l’UE, la préparation de la mission a été accélérée au lendemain de l’intervention militaire française le 11 janvier. La formation du premier bataillon malien devrait débuter fin mars, début avril.
Le mandat de l’EUTM est de quinze mois, éventuellement renouvelable. Seize pays de l’UE et la Norvège ont annoncé leur participation.
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