Le sport n’aime pas les tricheurs. La Guinée Equatoriale vient de l’apprendre à ses dépens après la décision de la Commission d’organisation du football féminin de la CAF de disqualifier le pays pour la prochaine édition de la CAN féminine, Cameroun 2016 et des deux éditions suivantes, à savoir 2018 et 2020.
Cette décision de l’instance dirigeante du football continental fait suite à une réserve introduite par le Mali, adversaire de la Guinée Equatoriale lors du 2è et dernier tour des éliminatoires de la CAN. Ladite réserve portait sur la joueuse Camila Nobre do Carmo Oliveira, qui a participé aux deux matches ayant opposé les Aigles Dames et la sélection équato-guinéenne pour le compte du dernier tour des éliminatoires de la CAN. A l’issue de cette double confrontation, le Nzalang nacional surnom de la sélection équato-guinéenne) avait éliminé notre pays et validé son ticket pour la phase finale (1-1 à Bamako à l’aller, 2-1 au retour en Guinée Equatoriale pour les Equato-Guinéennes). Avant d’affronter la Guinée Equatoriale, les Aigles Dames avaient écarté le Maroc au deuxième tour (1-1 à Bamako à l’aller, 2-1 au retour au Maroc pour le Mali).
Quelques semaines plus tard, la FIFA annoncera la suspension de Camila Nobre do Carmo Oliveira «pour avoir utilisé des passeports différents avec des dates de naissance différentes lors des éliminatoires des Jeux olympiques». Aussitôt après l’annonce de la sanction de l’instance dirigeante du football mondial, la Rédaction sportive de L’Essor mettra la puce à l’oreille de la présidente de la commission du football féminin de la Fédération malienne de football (FEMAFOOT) qui se chargera à son tour de saisir la CAF. En application de l’article 43 des règlements qui stipule que : «si la CAF apprend, quelle que soit la source, qu’une fraude et/ou falsification de documents accomplie par quelque moyen et/ou support que ce soit a été commise par une ou plusieurs équipe (s) nationale(s), une enquête sera ouverte».
Dans un communiqué publié hier sur son site, la Commission d’organisation du football féminin de la CAF indique que «les investigations ouvertes par la CAF ont permis d’établir que la joueuse avait été enregistrée pour les éliminatoires de la CAN féminine 2014 en Namibie avec le nom Camila Maria Nobre de Carmo et la date de naissance : 10.07.1994. Pour l’édition de 2016, la date de naissance enregistrée est le 10.06.1988 et le nom Camilla Nobre do Carmo Oliveira».
Le communiqué poursuit : «Faisant suite à la demande d’informations de la CAF, la Fédération équato-guinéenne a admis qu’il s’agit bien de la même joueuse, mais que «l’autorité équato-guinéenne responsable de l’émission des passeports avait commis une erreur en enregistrant une date de naissance et un nom différent, cette erreur ayant été rectifiée sur le nouveau passeport de la joueuse en septembre 2015».
La Commission d’organisation du football féminin a conclu qu’il revenait à la fédération d’indiquer les changements d’information sur la joueuse entre les enregistrements pour la CAN féminine 2014 et celle de 2016. Ce qui n’a pas été fait. La fédération n’a pas demandé à la CAF une modification des données de la joueuse, mais a plutôt procédé à un nouvel enregistrement. En conséquence, «la participation de la joueuse Camila Nobre do Carmo Oliveira avec la Guinée Equatoriale durant les deux matches contre le Mali est considérée non réglementaire».
La CAF ajoute que les sanctions de la FIFA ont prouvé que la Fédération de Guinée Equato-riale a été reconnue coupable d’une fraude sur les différentes informations relatives à l’identité de la joueuse. Ainsi, en application des dispositions des articles 43 et 44 des règlements de la CAN-féminine, l’instance dirigeante du football continentale a décidé de disqualifier l’équipe nationale féminine de Guinée Equatoriale pour la CAN féminine 2016 et de suspendre le pays pour les éditions de 2018 et 2020. Cette disqualification du Nzalang nacional a fait le bonheur du Mali qui a été repêché par la CAF pour remplacer la Guinée Equatoriale.
Joint après l’annonce de la disqualification des Equato-Guinéennes, le sélectionneur national, Oumar Guindo «Koplan» a laissé éclater sa joie, avant d’ajouter que ce n’est que justice pour notre pays. Le technicien qui répétait sans cesse qu’il rêve de participer à la phase finale avec la nouvelle génération des Aigles Dames, mais qui avait échoué de justesse face à la Guinée Equatoriale, sera donc présent au Cameroun. Le tournoi se déroulera du 19 novembre au 3 décembre et regroupera les huit meilleures sélections féminines de l’Afrique.
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