PARIS, Combien de morts, un mois après le début de l’intervention militaire française au Mali? "Plusieurs centaines" de combattants islamistes auraient été tués, selon le ministre français de la
Défense, mais l’évaluation des pertes de l’ennemi est toujours très compliquée.
Côté français c’est simple: un pilote d’hélicoptère a été tué dès les premières heures de l’opération, selon le bilan de la défense.
Il a en revanche fallu attendre le 5 février pour que Jean-Yves Le Drian estime à "plusieurs centaines" le nombre d’islamistes tués lors de frappes aériennes ou d’accrochages avec les forces françaises et maliennes. Et encore, le ministre s’en tient depuis à des pertes "significatives" chez les jihadistes.
Une estimation avancée par les spécialistes des questions de défense dès la mi-janvier, après les premières frappes françaises.
Les groupes islamistes ayant commis l’erreur de concentrer des colonnes de pick-up armés dans la région de Sévaré (centre du Mali), ils ont été cueillis par surprise par les avions de chasse français qui leur ont infligé de lourdes pertes.
Depuis, les frappes aériennes ont visé des dépôts logistiques, des centres d’entraînement ou des pick-up des jihadistes qui se replient vers le nord.
"L’estimation des pertes des jihadistes est très difficile. Combien de personnes y avait-il dans le dépôt de munitions qui a été détruit ? Je n’en sais rien", souligne le porte-parole de l’état-major, le colonel Thierry Burkhard.
L’armée connaît en revanche le nombre de cibles détruites et de munitions tirées, mais ne se risque pas à une estimation précise. Pratiquement pas de trace non plus des corps des combattants tués sur les images qui ont été diffusées.
"Un certain nombre de colonnes ont été touchées, des états-majors, des stocks... Une colonne de dix, quinze véhicules, avec trois ou quatre personnes à bord, ça fait tout de suite 50 ou 60 personnes", note Eric Denécé, directeur du Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R).
Le noyau dur des groupes islamistes au Mali était estimé entre 1.200 et 1.500 combattants. Avec "plusieurs centaines" de morts, ils ont été durement touchés.