La semaine dernière, l’arrestation d’un homme du nom de Mahamoud Barry dit Abou Yehia, avait fait le tour de Bamako. Plus tard, des médias nationaux et internationaux avaient relayé l’information.
Barry, selon cette information, a été arrêté dans la forêt de Wagadou, précisément entre Nampala et Dogofri. L’homme appréhendé par les éléments de la direction de la sécurité d’Etat (Dgse) a été présenté comme étant le chef d’une Katiba peule, auteur de l’attaque de la caserne militaire de Nampala, le 19 juillet dernier,.
En fin de semaine dernière, une information contradictoire a commencé à circuler à propos du nommé Abou Yehia. En effet, il semble qu’il a eu une méprise sur l’identité du présumé djihadiste. Selon des sources, l’homme épinglé par la SE serait un certain Mamadou Barry, un talibé, et non Mahamoud Barry qui serait activement recherché. Et le présumé terroriste (appréhendé) serait sur le point d’être relâché, au terme d’intenses interrogatoires et investigations.
AFFRONTEMENTS ENTRE TRIBUS : Le sang coule à Tombouctou
Le sang a (encore) coulé au nord du Mali, précisément à Eghafnaman (région de Tombouctou). En effet, le samedi 6 août dernier, de violents affrontements ont opposé des Kel Tamassecks (affiliés à la coordination des mouvements de l’Azawad) aux arabes (affilés à la même CMA). Bilan provisoire : 4 morts (3 Tammassecks et 1 arabe) et des blessés.
Ces deux groupes (rivaux) appartiennent aux mouvements armés qui occupent actuellement certaines localités du nord. Aussi, ils sont signataires de l’accord de paix et de réconciliation.
Pour l’instant, l’on ignore les motifs de ces affrontements qui risquent de fragiliser la paix dans toute la région de Tombouctou. Mais l’absence de l’Etat dans le septentrion favorise le renforcement des groupes armés qui s’y sont implantés. Aussi les conflits ethniques et/ou communautaires sont signalés dans beaucoup d’endroits.
NAMPALA : Les Maliens veulent savoir
Deux semaines après le drame de Nampala, où la caserne militaire a été carrément détruite, les Maliens attendent toujours d’avoir des explications du régime en place.
En effet, l’ampleur de ce drame, selon certaines sources sécuritaires, est comparable à cet autre drame survenu (24 janvier 2012) à Aguelhok. Quel est le bilan réel de l’attaque de Nampala ? Le nombre de soldats tués ? Ceux portés disparus ? Le nombre de blessés ? Pourquoi la hiérarchie militaire n’avait pas pris en compte certains renseignements faisant état de menaces, avant même l’attaque ? Pourquoi le retard accusé dans l’acheminement des renforts ? Et surtout, comment une localité aussi vulnérable comme Nampala ne disposait pas d’un dispositif conséquent en hommes et matériels ? Ce sont là, entre autres, des interrogations qui sont posées.
Au-delà, les responsables qui ont failli doivent rendre des comptes.
NAMPALA : Iyad montre ses prisonniers
En fin de semaine dernière, le chef d’Ansardine, Iyad Ag Ghaly, a diffusé l’image d’hommes en tenue militaire. Ils se sont présentés comme étant des soldats maliens « capturés » par Ansari Dine à Nampala. Aussi, ils ont, tour à tour (assis par terre devant un drapeau noir du mouvement djihadiste) décliné leur identité et leur numéro matricule.
A Bamako, les autorités gardent un silence gênant sur cette affaire. Aucun communiqué officiel n’a été diffusé pour confirmer ou démentir l’existence de prisonniers aux mains d’Iyad. Au contraire, pour détourner l’attention de l’opinion sur le drame de Nampala, le pouvoir en place semble déterminé à tout mettre en œuvre …
C’est ainsi que la semaine dernière, l’on assista à trois événements qui sont loin d’être anodins : un conseil de défense (très modeste), un point de presse du ministère de la Défense et surtout le baptême de la dernière promotion de l’EMIA ( Ecole militaire interarmes) qui porte le nom de Sékou Traoré (commandant de l’ unité de Aguelhoc) assassiné en 2012, avec ses hommes….
Source: L'Aube