Le ministre de la Justice, des Droits de l’Homme et garde des Sceaux, Mamadou Ismaël Konaté, dans une conférence de presse qu’il a donnée le mardi 2 août dernier dans la salle de conférence de son département, a fait part de son engagement à extraire du secteur judiciaire les « mauvaises graines ». Reconnaissant la pertinence de certains points de revendications, des Syndicats de la magistrature, le garde des sceaux, Me. Mamadou Ismaël Konaté, juge qu’ils ont exagéré en demandant un indice de base équivalent à celui d’un sous-lieutenant de l’armée malienne. Va-t-il, réussir là où nombre de ses prédécesseurs ont échoué ? Rien n’est moins sûr.
Pas d’état de grâce pour le nouveau ministre de la Justice, des Droits de l’Homme et garde des Sceaux, Me Mamadou Ismaël Konaté. A peine deux semaines après sa nomination, les syndicats de la magistrature ont déposé un préavis de grève de 72h, qu’ils ont exécuté après l’échec des négociations, du 27 au 29 juillet dernier. Au bout des négociations menées par la commission de conciliation du 21 au 25 juillet, les parties ont réussi à se mettre d’accord sur huit (8) points de revendications, un (1) point d’accord partiel, dix-sept (17) points de désaccord et un (1) point retiré.
Face à la situation, le ministre de la Justice, Me. Mamadou Ismaël Konaté, est monté sur ses grands chevaux pour mettre les points sur les i. « Je suis l’avocat des juges mais pas complaisant avec les juges », a martelé d’entrée de jeu le Garde des sceaux, avant d’indiquer que les conditions de travail des juges sont certes difficiles, mais prévient-il, une chose est de revendiquer et une autre chose est de respecter ses engagements vis-à-vis de l’Etat.
En clair, avertit, le garde des Sceaux, Me. Mamadou Ismaël Konaté, une fois que les revendications des juges seront satisfaites ils ne doivent plus « accepter de tendre la main ».
« Une chose est de revendiquer vis-à-vis de moi une autre chose est de prendre en compte mes exigences en tant qu’Etat dès que je satisfais les vôtres. Il n’est plus question que je trouve dans la justice un juge pourri. Je n’ai pas de pitié en rapport avec les syndicats de magistrat, on le passe en disciplinaire et s’il faut le radier, on le radiera. La mauvaise graine est toujours à extraire pour ne pas polluer les autres” » a-t-il martelé.
Par la suite, le ministre Konaté dira que les justiciables ont une grande part de responsabilité dans les mauvaises pratiques qui minent la justice malienne.
Pour lui, il n’y a jamais de corrompu sans corrupteur. D’où tout l’intérêt, selon lui, de tenir une concertation nationale sur le secteur judicaire afin de dégager des pistes.
S’agissant des conditions carcérales selon le ministre Konaté, elles sont exécrables. « La prison n’est pas descriptible, c’est un mouroir », a-t-il déploré. Avant de préciser qu’un plan de désengorgement des prisons est en cours. A l’en croire, 111 détenus ont déjà été transférés à l’intérieur du pays et 500 autres y seront cette semaine, avec pour objectif de limiter la population carcérale de la Prison Centrale de Bamako à 800 détenus.
Abel Sangaré