Maintenant que l’opération avance à grand pas et tire même vers sa fin, puisque les principales artères de la ville ont été dégagées, quel rôle vont jouer les autorités du District de Bamako, en particulier et les plus hautes autorités, en général pour remettre de l’ordre après le désordre ?
Tous les observateurs estiment que le gouverneur, Mme Sacko Ami Kane a réussi son coup, son pari. Mais, ils ont un souci, celui du suivi. Que compte faire les autorités pour prendre des mesures adaptées allant dans le sens de l’amélioration du cadre de vie des populations de Bamako ? Quelles sont les solutions envisagées pour aménager les artères libérées pour ne plus permettre aux déguerpis de revenir ? Quelles sont les dispositions prises pour curer davantage les caniveaux afin de limiter les dégâts causés par les pluies diluviennes, lesquels dégâts sont déjà perceptibles ? Enfin quelles sont les mesures envisagées pour recaser les déguerpis.
Sur les principaux domaines publics nettoyés, des amas de ferrailles sont entamés par-ci, des tas de bétons, de briques en ciment par-là. Comment remettre de l’ordre au niveau des voies nettoyées après le passage des bulldozers. C’est un autre problème auquel les autorités doivent penser et le plus rapidement possible.
Avec le constat, les voies ont été libérées par les occupants mais la ville est devenue encore plus sale.
Quand on finit de déguerpir les anarchistes qu’est-ce qui va rester? Les 99% des problèmes de la ville de Bamako sont de l’ordre de l’état inadmissible des routes sur lesquelles la circulation devient de plus en plus infernale, leur étroitesse, l’incivisme des citoyens etc.
C’est bien de faire un nettoyage de fortune en vue d’accueillir le sommet France-Afrique ou redonner à la ville des trois caïmans sa lettre de noblesse. Maintenant, pour un peu de dignité dans notre ville poubelle (Bamako) mais il faut que les autorités du District ainsi que les différentes mairies appuyées par les plus hautes autorités – puisque la ville de Bamako est souvent confrontée à des difficultés que les seules autorités locales ne peuvent pas gérer- pensent plutôt au bien-être des citoyens qui souffrent le martyr au quotidien sur les routes surtout en cette période hivernale (voies dégradées faute d’entretiens courants et sérieux, accidents macabres, terreur des piétons : vieillards, femmes et enfants, des eaux usées mélangées avec les accrues des pluies, propagation de maladies diarrhéiques, du paludisme etc, pollution, poussière, embouteillages fréquents, indiscipline des chauffeurs de taxis, de Sotramas, excès de vitesse des motocyclistes et autres conducteurs de bennes sans-frein(ignorés par la police), inexistence de parkings et gestion anarchique de ceux qui existent, des gros porteurs aux bords des routes déjà-entassées, des feux tricolores et les éclairages publics dans un état piteux. Tous ces problèmes doivent trouver leurs solutions après la réussite mitigée de l’opération de libération du domaine public.
A Bamako, souvent on se demande si l’on vit dans la même ville que nos responsables publics (président de la République, ministres, députés maires et autres décideurs). Peut-être qu’ils circulent à Bamako les yeux fermés. Où va réellement un pays dont les autorités ne se font aucun souci vis-à-vis du bien-être quotidien de leurs pauvres citoyens ?
Sauf que d’agir comme des esclaves réunis quand il s’agit de l’arrivée de leurs maitres. Pourquoi toujours attendre l’approche de certains évènements avant de mettre de l’ordre chez-soi ? Ça en dit long sur l’état d’esprit de nos autorités à l’endroit de leurs propres citoyens. Elles n’ont aucune considération réelle pour la population cette même population par le biais de laquelle elles ont tout obtenu.
C’est une honte! L’entretien courant de nos routes, le civisme dans notre capitale, qui est la plaque tournante de notre économie, avec sommets ou pas, doit être le combat de tous les jours. Aucun pays digne de ce nom au monde ne laisse sa capitale dans cet état ridicule et médiocre de saleté. Dire qu’il existe depuis 8 ans un pseudo structure bidon qui s’appelle « Autorités Routières ».
C’est plutôt un parasite routière dont les responsables sucent les dignes maliens de leurs taxes plus de 50 milliards par an (qui n’a rien à avoir avec les péages etc..). La ville de Bamako est confrontée à d’autres problèmes plus sérieux que la libération de la voie publique qui est l’insécurité galopante.
Où en sommes-nous avec le processus de modernisation de la capitale? Notre capitale est plus sale que nos villages. Il y a des quartiers à Bamako qui n’ont aucune différence avec certains villages de nos régions pas de voies, pas d’accès à l’électricité et à eau.
Moussa Mamadou Bagayoko