Outre l’arrêt immédiat de l’opération, la coordination des associations des commerçants détaillants de Bamako demande le dédommagement des commerçants qui ont subi des dégâts, le recasement intégral des commerçants affectés par le projet anneau Sotrama, l’interpellation des acteurs de la réalisation du dit projet, identifier les pertes subies et obtenir l’engagement des coupables à les rembourser.
Les responsables des commerçants détaillants ont fait savoir leur mécontentement le samedi dernier, au cours d’une conférence de presse tenue au Carrefour des Jeunes de Bamako. L’association ne compte pas s’arrêter là. Elle envisage de traduire l’Etat devant la justice. Elle a déjà commis un conseiller. C’est le cabinet de Me Nouhoum Camara va se saisir du dossier en vue d’engager une procédure judiciaire contre l’Etat avec pour finalité d’obtenir le remboursement des dommages subis par les adhérents de l’association.
Pendant ce temps, la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali (CCIM) a publié un communiqué demandant la poursuite des opérations de déguerpissement des marchands occupants les domaines publics mais de façon séquentielle afin de limiter et de circonscrire les dégâts. L’organisation faîtière des commerçants insiste sur la communication, la concertation préalable de tous les acteurs concernés.
La colère des commerçants détaillants : l’anneau Sotrama et l’opération d’Ami Kane
Selon Beïdi Daou, le président de la coordination des associations des commerçants détaillants de Bamako au lancement du projet Anneau Sotrama (dont l’objet était également de faciliter la circulation routière au centre-ville de Bamako), il avait été convenu entre les différents acteurs de relocaliser certains commerçants. Une étude sociale avait été faite et un plan de recasement a été élaboré. Ce plan définit clairement les procédures et les mesures d’indemnisation des personnes ou groupes de personnes qui auront ont subir des pertes et des dégâts lors de la mise en œuvre de l’Anneau Sotrama.
Les résultats du recensement effectué ont permis d’identifier 1.564 locaux affectés (boutiques, magasins, kiosques, conteneurs, étales. Un budget prévisionnel de compensation et d’indemnisation a été estimé à 432. 215. 000 F CFA. Depuis tout resté lettre morte. Aucune indemnisation, aucune compensation. C’est dans cette frustration qu’est intervenue l’opération de déguerpissement du gouvernorat du District de Bamako. C’est donc une seconde perte.
Le régime a commis une faute, d’autant plus que plusieurs déguerpis ont des documents officiels établis par les maires des communes de Bamako, pour les autoriser à’ s’installer sur les trottoirs.
Oumar Traoré