A cet effet, il a annoncé des réformes pour promouvoir la bonne gouvernance et développer davantage le pays. Il a aussi réaffirmé son engagement dans la lutte contre le terrorisme en Afrique
Le Tchad a entamé hier une nouvelle page de son histoire. Le président, Idriss Déby Itno, poursuit son bail à la tête du pays avec un nouveau mandat de 5 ans. Réélu à l’issue de l’élection présidentielle du 10 avril dernier, avec 59,97% des suffrages, il a prêté serment dans une salle archicomble de l’hôtel Radisson Blu, en présence de 15 de chefs d’Etat dont le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta et de nombreux autres invités de marque. Le chef de l’Etat était accompagné par son épouse Mme Keita Aminata Maïga. La délégation malienne comprenait également les ministres Boubou Cissé (Economie et Finances) et Abdoulaye Diop (Affaires Etrangères, Coopération internationale et Intégration africaine), des membres du cabinet présidentiel et l’ancien ministre Soumeylou Boubèye Maïga.
C’est dans l’effervescence que la capitale tchadienne a célébré cette investiture du président Idriss Déby Itno malgré les tentatives de manifestation de l’opposition, vite contenues par les forces de sécurité.
Pour la cérémonie proprement dite, les invités étaient repartis dans plusieurs salles de l’hôtel Radisson Blu. Premier temps fort de l’événement : la proclamation officielle des résultats de la présidentielle du 10 avril par le Conseil constitutionnel. Le président sortant Idriss Déby Itno, le candidat du MPS (Mouvement patriotique du salut), était soutenu par une coalition d’une centaine de partis.
Ensuite, le président élu a prêté serment, avant de recevoir l’insigne du Grand maître de l’Ordre national. Puis, ce fut l’exécution par la fanfare de l’hymne national du Tchad, ponctué de 21 coups de canons.
Bardé des attributs du pouvoir suprême, le président Idriss Déby Itno a prononcé son discours d’investiture qui s’articule autour de quatre axes majeurs : l’unité nationale, la réforme des institutions, la promotion de l’intégration africaine et les questions de développement. « L’obligation constitutionnelle de prestation de serment à laquelle je viens de sacrifier solennellement, devant le Conseil constitutionnel et le peuple tchadien, signe dès cet instant, l’engagement du Pacte d’honneur que j’ai soumis aux Tchadiennes et aux Tchadiens, qui y ont adhéré massivement le 10 avril 2016 », a déclaré Idriss Déby Itno.
Corrections nécessaires. Le président réélu donnera ensuite l’assurance à ses compatriotes sur sa volonté de mettre en application sa « vision de l’avenir et son projet qui doit rendre le Tchad plus fort, plus solidaire et plus prospère ».
Pour le président Déby, les Tchadiens doivent s’unir devant l’ampleur des défis qui se dressent sur le sentier du progrès économique et social, face à la dureté des combats multidimensionnels que leur pays doit engager pour assurer son émergence et son unité.
Idriss Déby Itno entend placer ce nouveau quinquennat sous le « sceau de la réforme » qui concernera beaucoup de secteurs dont les institutions issues de la Constitution de 1996, l’armée et l’éducation. Pour lui, le moment est venu de faire une évaluation de leur modèle institutionnel, afin d’y apporter les corrections nécessaires au renforcement de la démocratie et de l’Etat de droit dans le pays.
« L’Etat hérité de la colonisation a, depuis 1960, beaucoup évolué dans le sens de la redéfinition de ses responsabilités et de ses missions essentielles. Mais, son mode de fonctionnement et ses performances suscitent un questionnement légitime de la part de nos concitoyens. De même, nos institutions issues de la Constitution de 1996 ont fait leur preuve en permettant un ancrage progressif de la culture démocratique dans l’esprit des Tchadiens en général, et d’une large part de la classe politique », a-t-il expliqué.
Dans un monde instable et au milieu d’une Afrique confrontée à des nouveaux tourments de l’histoire, le Tchad, doit selon son président, poursuivre sa politique de solidarité avec ses sœurs et frères des autres pays du continent qui subissent les affres de l’obscurantisme et de l’intégrisme barbare.
Les valeurs de paix, de solidarité et d’humanité ont toujours constitué les sources nourricières de l’Afrique de nos ancêtres, avant que les bouleversements pluridimensionnels du monde moderne ne viennent inoculer le virus de la haine et de la violence à nos sociétés, aujourd’hui désorientées.
« Il appartient aux Africains, et aux Africains seuls, de savoir capitaliser sur ces atouts inestimables, afin de gagner le respect dans un monde gouverné par l’égoïsme et le matérialisme », a estimé Idriss Déby Itno.
« Notre pays, le Tchad, continuera d’être de ce rendez-vous continental en poursuivant sa politique panafricaniste, aiguillée par un engagement désintéressé en pleine conscience des menaces existentielles qui planent sur notre continent », a assuré Déby.
Le Tchad, dont le président assure la présidence en exercice de l’Union africaine (UA), œuvre pour la mise en place d’une force africaine pour résoudre les crises. Idriss Déby Itno, qui a bravé les rébellions en tant que stratège militaire, mène d’intenses efforts pour la stabilisation et le développement de l’Afrique. Il a réaffirmé l’engagement de son pays de mener une lutte implacable contre le terrorisme.
S’agissant de la vie quotidienne des Tchadiens, Idriss Déby Itno se propose d’améliorer la gestion des finances publiques, en prônant sur la rigueur et la transparence.
Il a rappelé que durant le précédent mandat, des ressources colossales ont été investies dans les domaines de la santé, de l’hydraulique, des équipements et du transport. Il entend développer l’agriculture, l’élevage et la pêche, assurer la promotion de la femme et lutter contre le chômage des jeunes.
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