Les commerçants détaillants de Bamako menacent d’organiser des actions de protestation contre l’opération de déguerpissement en cours depuis 3 semaines. Ils prévoient d’organiser une marche suivie d’un arrêt de travail qui se traduira par la fermeture des commerces sur l’ensemble du territoire national jusqu’à satisfaction de leurs doléances soumises au gouverneur Mme Sacko Ami Kane et au mairie du District Adama Sangaré.
L’annonce a été faite samedi par leur coordinateur commerçants détaillants, Amadou Bédi Daou, au Carrefour des jeunes lors d’une conférence de presse. Si la marche est autorisée, elle s’élancera de la Maison des artisans pour prendre fin au niveau de la Chambre du commerce et d’industrie du Mali (CCIM). Pour ce qui est de l’arrêt des activités de négoce, il se fera grâce à l’implication des cellules ou coordinations locales et régionales des associations de commerçants présentes dans les différentes zones, a expliqué Amadou Bédi Daou. Qui a souligné que les déguerpis reprochent à l’autorité sa démarche « exclusive » et sa méthode « radicale » dans l’opération de libération des voix publiques. Il se trouve que la plupart des occupants disposent d’autorisations délivrées par les mairies des communes et la mairie du District.
C’est certainement la raison pour laquelle des pourparlers avaient été engagés avec les occupants dans le cadre d’une commission placée sous l’égide de la mairie du District. Cette commission avait dirigé les premières opérations de « libération pacifique ». Elle s’était heurtée, par endroits, à la résistance des détaillants, qui n’envisageaient pas de libérer certaines voies névralgiques, comme le boulevard du peuple.
Au cours de la conférence de presse de samedi, les commerçants détaillants ont dévoilé leurs doléances. « Arrêt immédiat des opérations de déguerpissement en cours à Bamako ; recensement immédiat des personnes affectées ; recasement intégral dans un délai de 4 mois des commerçants affectés par le projet anneau SOTRAMA conformément aux recommandations de la Banque mondiale », peut-on lire dans un communiqué remis à la presse. Les détaillants recommandent aussi de leur affecter le parking de la Grande mosquée, la cour de la SOTELMA située en face de la Maison des artisans et la constitution d’une commission impliquant tous les acteurs pour régler le problème.
Abdoul Karim Diallo, un commerçant détaillant, a expliqué que la solution pourrait passer par une modernisation des marchés de Bamako. « Si les mairies avaient bien utilisé les taxes et impôts perçus, nous n’aurions pas à subir ces énormes dégâts matériels et financiers », a-t-il martelé. D’autres intervenants ont plaidé pour la poursuite pure et simple des maires qui ont délivré aux détaillants des autorisations d’occuper les voies publiques.
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