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Aboubacar Abdou Touré, président du Mouvement social pour le renouveau (MSR) : ‘’La Minusma doit Partir ’’
Publié le mardi 9 aout 2016  |  Le Point
Mali
© Autre presse par DR
Mali : un camp de la Minusma pris pour cible par des tirs d’obus à Gao




Dans une interview exclusive qu’il nous a accordée, le président du Mouvement social pour le renouveau (MSR) nous livre ses premiers mots depuis la création de son parti. Il évoque aussi les raisons de sa création. De la gouvernance IBK à la classe politique malienne, en passant par la Minusma, Aboubacar A. Touré crache ses vérités.

Le Point : Présentez-vous à nos lecteurs ? Aboubacar A. Touré : Je me nomme Aboubacar Abdou TOURE, chargé de cours à l’Institut Universitaire de Gestion de Bamako (IUG), Diplômé de l’Université d’Etat de Tachkent, spécialité, Economie Politique.



Vous avez décidé de vous lancer dans la politique en créant un parti politique dénommé Mouvement Social pour le Renouveau (MSR). Depuis quand existe-t-il et quelle est sa devise ?

Aboubacar A. Touré : Notre parti, le Mouvement Social pour le Renouveau en sigle MSR, a été créé officiellement le 13 juin 2016 par des universitaires soucieux du devenir de notre pays. Sa devise est : « Union – Paix- Progrès ». La doctrine du Parti est basée sur les valeurs de l’égalité, de la liberté, de la justice, de la solidarité, du travail productif, de la tolérance, du droit à la différence et du mérite. L’idéologie du Parti est la social-démocratie.

Peut-on savoir les raisons qui vous ont motivé à créer un parti politique ?

Aboubacar A. Touré : Les raisons pour lesquelles nous avons créé le MSR sont diverses. D’abord je dirai que nous sommes déçus de la manière dont notre pays est géré. Aujourd’hui, faut-il le dire, l’’image des hommes politiques s’est gravement détériorée dans notre pays. La corruption et l’injustice sont devenues le mode de gestion sinon culturelles. Le peuple malien est désorienté. Nous rasons les murs à l’extérieur du pays. C’est pour cela que nous avons décidé de créer un parti politique qui sera fondé sur des principes fondamentaux de la sauvegarde de la démocratie et de l’intégrité du territoire national ainsi que du progrès économique, social, culturel et technologique, le leitmotiv de son action. Le Mouvement social pour le renouveau place l’Homme au centre de son action. Cela pour dire que nous lutterons pour la répartition équitable du revenu national, la création des emplois et l’organisation de la solidarité. Nous avons choisi de faire la politique autrement. Car nous avons foi en nos valeurs. L’égalité de tous et la promotion de la femme ainsi que celle de la jeune fille ; le respect et la sauvegarde des libertés et droits fondamentaux du citoyen malien et des étrangers vivant en République du MALI, le travail productif et rémunérateur comme source du progrès, l’économie sociale du marché reposant sur une liberté économique raisonnable et sur l’initiative privée, gages du progrès, l’Education et la santé pour tous, sont entre autres, des principes fondamentaux que nous voulons incarner.

Le lancement du parti n’est pas encore effectif. Alors pour quand est-ce? Et comment comptez-vous vous y prendre pour son implantation quand on sait que le paysage politique malien est bien fourni ?

Aboubacar A. Touré : Nous lancerons officiellement notre mouvement en octobre prochain, mais avant cette date nous avons déjà commencé à faire un travail de fond. La preuve, nous avons déjà mis en place une quarantaine de comités à Bamako, dans les régions de Mopti, Kayes, Koulikoro et Tombouctou. Nous sommes conscients de l’existence de beaucoup de partis déjà, mais nous n’avons pas peur de la concurrence. Ce qui nous motive de plus, c’est qu’on n’a jamais milité au sein de ces partis dont vous faites allusion.

Comment jugez-vous la classe politique malienne ?

Aboubacar A. Touré : je dirai simplement que la classe politique a déçu, c’est une des raisons qui nous a poussés à fonder le Mouvement social pour le renouveau (MSR). L’attitude de la classe politique est grave. Nous sommes dans un pays qui est au bord du précipice. Ce que je constate, c’est que le souci principal de cette classe politique est comment se positionner pour davantage sucer le peuple malien. La situation que notre pays vit exige de nous qu’on se mette au-dessus de toute considération politique. Je pense qu’il est urgent que les Maliens de tout bord se rencontrent pour trouver une solution collective à ce drame. Ni la mouvance présidentielle, ni l’opposition, à elle seule, ne pourra trouver la solution. C’est ENSEMBLE que nous bâtirons un Mali émergent.

Justement à propos du choix entre la mouvance présidentielle et l’opposition, peut-on d’ores et déjà avoir une idée de la position de votre parti. Autrement dit, dans qu’elle bord politique le Mouvement social pour le renouveau compte-t-il évoluer: majorité ou opposition ?

Aboubacar A. Touré : A la date où je vous parle nous ne sommes ni de la mouvance présidentielle ni de l’opposition. Notre prochain congrès en décidera.

Cela fait bientôt 3 ans que le président IBK est au pouvoir. Quelle appréciation faites-vous d’ores et déjà de la gouvernance du régime actuel ?

Aboubacar A. Touré : Je résumerai la gouvernance IBK en 3 mots : Corruption, Injustice, amateurisme. Et pas plus. Les faits sont là et parlent d’eux-mêmes.

Quel commentaire faites-vous des attaques incessantes sur les forces armées maliennes ?

Aboubacar A Touré : D’abord Je condamne fermement les attaques terroristes sur nos forces armées. Je présente à mon nom et au nom de notre parti nos condoléances attristées aux familles endeuillées. Qu’Allah les accueille dans son paradis éternel. Amen ! Et je reste persuadé que seule notre armée nationale bien formée, disciplinée, bien équipée pourra nous garantir la paix et la sécurité. Aucune autre armée ne viendra et ne pourra assurer notre sécurité.

Même les forces étrangères, Minusma et Barkhane ?

Aboubacar A. Touré : bien sûr. Il est vrai qu’ils ont consenti des sacrifices pour la libération de certaines de nos régions du Nord. Je tiens à les remercier pour leur assistance. Mais, j’estime qu’il est temps pour nous de nous assumer. Personne ne fera le Mali à notre place. Trop c’est trop. Comment comprendre aujourd’hui que la Minuma s’invite dans les actions humanitaires dans notre pays en creusant des forages un peu partout, et bien d’autres actions sociales pour endormir les populations ? Ça, ce n’est pas son rôle. Cela incombe à notre Etat. Le gouvernement doit comprendre que ces gens sont à présents dans une logique de s’éterniser dans notre pays pour ‘’rien’. Je dis non ! La Minusma doit partir . Le Mouvement social pour le renouveau (MSR) demande donc au gouvernement ainsi qu’à l’ONU de mettre en place un planning de retrait de la Minusma dans notre pays.

Votre dernier mot ?

Aboubacar A. Touré : je remercie le Journal Le Point pour m’avoir accordé cette tribune. Enfin, je souhaite de tout mon cœur que la paix, la sécurité reviennent dans notre pays. Je demande à Allah qu’on fête le 22 septembre 2017 à Kidal !!!

Propos recueillis par Amadou N’djim
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