En cette période d’hivernage, les marchés de Banankabougou et de Yirimadio sont presqu’inaccessibles à cause de la boue.
Marchands et clients se plaignent de la boue en se demandant où vont les cotisations quotidiennes que paient les marchands. Et de s’interroger : «chaque jour, on paie nos droits envers la mairie pour l’embellissement du marché, et qu’est-ce que la mairie fait pour nous ? Même l’évacuation de nos ordures n’est pas régulière avec la mairie. Parfois, on est obligé de payer des charriots pour évacuer nos ordures, et ce sont les jeunes du quartier qui se mobilisent pour assainir le marché». Quant au marché de Banankabougou, c’est une véritable patinoire à boue, et celle de Yirimadio ne vaut pas mieux.
Pour mieux appréhender le problème, nous sommes allés à la rencontre des maires, en l’occurrence Moustapha Fomba, maire délégué de Faladié. Voici ce qu’il en dit : «La gestion du marché de Banankabougou, c’est la tâche du 1er adjoint au maire de la commune VI. Néanmoins, j’avais deux projets d’aménagement de 3000 places, 1500 étals pour un coût total de 686 .600.429 Fcfa. Et un autre projet de construction de la morgue dans ce même quartier, qui a été accepté par les partenaires tels que l’ancien ministre du Développement social, habitant du quartier, Arouna Cissé, sous le Régime D’ATT ; et Seydou Nantoumé de Toguna avait mis à la disposition de la population un montant de 600.000. 000 Fcfa. Le plan a été approuvé, il suffisait de montrer un espace pour la construction. J’ai failli y perdre ma vie parce que certains estimaient qu’on voulait vendre le marché et les espaces verts. Sinon, chaque année, on fait le curage du caniveau qui traverse le marché de Banankabougou».
Selon le responsable de la gestion des marchés de la commune VI, Ténémakan Koné, 1er adjoint au maire, pour aménager un marché aujourd’hui, «il ne faut pas moins de 300.000.000Fcfa et l’appui des partenaires financiers». Suivant ses explications, le projet d’aménagement du marché de Banankabougou est ficelé depuis plus de 5 ans. «C’est la population de Banankabougou qui a refusé l’aménagement de leur marché. Oui, les marchands paient régulièrement leur taxe communale, quotidiennement. Les taxes du marché de Banankabougou viennent trouver d’autres apports financiers en caisse et c’est une obligation pour nous de venir au secours de la commune. Sachons que ces taxes sont insuffisantes pour aménager un marché. Le fonds d’un seul quartier ne peut pas subvenir à ses besoins. Si c’était le cas, certains quartiers seraient exclus de l’investissement collectif, car tous les quartiers n’ont pas les mêmes ressources financières. C’est un fonds collectif pour des investissements collectifs de la commune. Ça ne concerne pas seulement le marché. Il y a la construction de caniveaux, d’écoles, de points d’eau, j’en passe. Tout ça, ce sont des projets de développement de la commune. C’est pour l’intérêt collectif que la mairie travaille. La mairie ne peut pas vendre un marché, c’est une propriété de l’Etat. Il appartient à l’Etat et l’Etat le lègue à la collectivité pour qu’il l’exploite».
Et de poursuivre : «Concernant ceux de Yirimadio et de Sénou, ces quartiers sont en cours de réhabilitation. Dès qu’on aura fini de les réhabiliter, sous l’autorité de tutelle qui est le gouverneur, on va aménager le plan du marché. Sinon, avec un plan non approuvé, aucun bailleur n’accepte d’investir car c’est à l’encontre de la loi. Pour l’assainissement de ces marchés, c’est confier aux GIE qui s’occupent du ramassage des ordures et paient la redevance à la mairie. Dans le contrat qui les lie au GIE, les comités de gestion des marchés sont là pour le relai entre la mairie et le marché ; ils remontent l’information à la mairie et sensibilisent les commerçants pour prendre des dispositions, car nous ne pouvons pas donner une tâche à une société privée et le faire à sa place. Nous avons le devoir de veiller sur eux. Il n’y a pas de particularité ou de priorité par rapport à un marché. Dès qu’un marché a son plan approuvé de l’autorité de l’administration territoriale, la collectivité a l’obligation d’investir avec ses fonds et avec l’appui du partenariat public ou privé. Il faut que la population de Banankabougou accepte d’abord les principes de la mairie par rapport à l’aménagement. Il y aura aucun inconvénient pour les opérateurs économiques de financer le projet. La mairie est là pour la commune, et nous sommes à leur écoute. Nous étions sur le point de l’exécuter, mais avec le refus des usagers de ce quartier, le projet n’a pu vu le jour».
Fatoumata Diakité