« Il a été signé ; il y a plus d’un an. De nombreux ateliers ont été organisés pour qu’on puisse s’en approprier. Et avant sa conclusion, la société civile dans toute sa composante, a dû faire le déplacement jusqu’en Algérie pour être entendue par la médiation. Mais, on ne cessera jamais de s’approprier d’un document aussi important que celui-là. ». C’est en ces termes que le Premier ministre Modibo Keita s’est exprimé lors de la cérémonie d’ouverture du Forum des leaders religieux de la Paix.
En évitant d’accumuler de maladresses, le Premier ministre Modibo Keita affirme qu’au risque de commettre un impair en « ces-temps », il a couvert toutes les personnalités présentes, de l’enveloppe du respect, de la considération et de la différence. En représentant le président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, il dressa la question : « De quoi s’agit-il ?». En guise de réponse, le chef du gouvernement explique que c’est de chercher de voies et moyens pour mettre cet accord en œuvre. «Il a été signé ; il y a plus d’un an. De nombreux ateliers ont été organisés pour qu’on puisse s’en approprier. Et avant sa conclusion, la société civile dans toute sa composante, a dû faire le déplacement jusqu’en Algérie pour être entendue par la médiation. Mais, on ne cessera jamais de s’approprier d’un document aussi important que celui-là.», a déclaré l’orateur du jour. Si l’on veut s’approprier cet accord, il faut le relire. Quelques signes, discourait Modibo, lui révèlent de façon presque insoupçonnée que certains passages de l’accord ne sont pas bien compris. A titre de rappel, souvenez-vous, dit-il, en plein cœur de négociations, un terme qui répugne les Maliens a fait son apparition sur la chaine. C’était le mot « AZAWAD». Les positions étaient divergentes entre les parties maliennes. Mais, ajoute-t-il, pour ne pas bloquer le processus de négociations, l’accord a retenu que les Maliens entre eux, à travers une conférence d’attente nationale, videra définitivement cette question. C’est ça qui est dans l‘accord. Il a souhaité que chacun se souvienne de ça. Et cela, pour lui, ne doit pas nous dispenser de nous assoir toujours pour mieux discuter pour les toutes les questions d’intérêt général. Il faudra que cela soit compris de tous. Combien de fois, n’ai-je pas entendu de Bamako jusqu’en New York, cette question : « Vous ne voulez pas organiser la concertation nationale ? » Il dit qu’il a toujours répondu que « c’est essentiel pour le Mali. Nos anciens nous ont appris ça. Notre culture nous a appris ça. Le Togouna existe chez nous. L’arbre à palabre existe chez nous. La case ronde existe chez nous. Mais de grâce, lisez l’accord et comprenez ce qui est dans l’accord», commente le Premier ministre. S’adressant aux organisateurs du forum, le Premier ministre dit : «Alors monsieur le président, au moment où vous allez-vous pencher sur cet accord-là, souvenez-vous que le gouvernement du Mali vous est reconnaissant pour les efforts que vous avez déployés pour permettre à ce pays de franchir les étapes difficiles». Avant de réitérer que le gouvernement sera toujours à leur écoute puisqu’il est convaincu qu’où nous allons nous sauver ensemble ou nous allons nous perdre ensemble. Pour cela, il a souhaité vivement que nous puissions-nous sauver ensemble grâce à la clairvoyance dont les leaders religieux sont porteurs, et encore grâce à la force des bénédictions qu’ils égrènent tous les jours pour ce pays, pour les habitants, pour le peuple. Ce peuple qui est certainement éprouvé, mais qui croit fermement à son avenir. Mais, développe le Premier ministre, sachez que c’est au prix d’efforts concertés que nous arriverons à bout de ces difficultés-là. Avant que vous ne vous séparez, demande-t-il, renouvelez vos bénédictions pour que tous les Maliens puissent se sentir unis, solidaires dans un élan formidable pour reprendre une expression visant à réaliser le bonheur du peuple indépendamment de nos convictions politiques. Le peuple a besoin de cela. Il n’a pas besoin de diviser, il n’a pas besoin de violence. Le chef du gouvernement a terminé ses propos par édicter cette citation : «Je suis comme disait l’autre, une feuille qui tremble, qui sait avec certitude quelque chose, c’est qu’il ne sait rien» !
Drissa KEITA