Après un quart de siècle d’existence, le Haut conseil des Maliens de l’extérieur se trouve aujourd’hui dans une petite turbulence avec à la clé la formation d’une association, dénommée Conseil supérieur de la diaspora malienne, qui prétend parler au nom des Maliens de l’extérieur. Une situation qui a fait réagir le ministre de tutelle et le président du Haut conseil des Maliens de l’extérieur qui ont dénoncé cette imposture sur fond de déstabilisation. C’était hier lundi, à travers une conférence de presse organisée au département.
Si la rencontre visait à faire la restitution des recommandations issues du premier Forum des femmes de la diaspora, qui s’est tenu récemment à Bamako, d’autres sujets, actualité oblige, ont pris ravi la vedette au principal sujet évoqué. Il s’agit notamment de la situation de nos compatriotes qui se trouvent en difficultés dans plusieurs pays (Algérie, Mauritanie, Barcelone), les actions menées par le département de tutelle pour remédier à ces situations ; ou encore de la vie, de l’état de cohésion et d’unité dans lesquels se trouve le Haut conseil des Maliens de l’extérieur.
L’intérêt des confrères ayant trait à la situation qui prévaut actuellement au sein du Haut conseil des Maliens de l’extérieur n’est pas fortuit. Ce d’autant plus que depuis quelque temps, cette structure et son président, Habib Sylla, sont l’objet d’attaques systématiques de la part de personnes qui n’ont ni la qualité, ni la légitimité, encore moins le sens moral nécessaire pour parler au nom de la diaspora malienne. Une situation qui s’est d’ailleurs illustrée de la plus mauvaise manière par la création d’une nouvelle association, dénommée, Conseil supérieur de la diaspora malienne dont les initiateurs se présentent comme représentatifs de la diaspora malienne.
Face à cette situation, assimilée à une entreprise de déstabilisation de la part de ceux qui pensent pouvoir trouver leur compte dans la division des Maliens vivant à l’étranger, le ministre de tutelle, Abdramane SYLLA, et le président du Haut conseil des Maliens de l’extérieur, Habib Sylla, ont dénoncé cet état de fait qu’ils n’hésitent pas à qualifier d’imposture de la part de leurs auteurs.
Et pour cause : les deux conférenciers ont rappelé que le Haut conseil des Maliens de l’extérieur est une émanation du peuple qui a été décidé au cours de la Conférence nationale de 1991. Il s’agit d’une décision de l’ensemble du peuple malien de créer une association de la diaspora. Ce qui fait que le Haut conseil tire sa légitimé du peuple souverain qui l’a voulu. Ainsi au fur des ans et par les actes posés, il s’est avéré nécessaire pour le gouvernement de reconnaître cette structure d’utilité publique. Et depuis cette reconnaissance, elle reçoit les subventions de l’Etat pour qu’elle mène efficacement des activités au profit de nos compatriotes vivant à l’extérieur.
Aussi, cette structure, grâce à la volonté du gouvernement d’impliquer les Maliens de l’extérieur à la gestion de l’Etat, s’est vue représentée aujourd’hui au niveau de certaines institutions comme le Haut conseil des collectivités, ainsi que le Conseil économique social et culturel.
Selon le ministre Abdramane SYLLA, si le Haut conseil des Maliens de l’extérieur jouit de toute la confiance de l’Etat, à travers sa légitimité, son parcours historique et son statut d’interlocuteur privilégié du département de tutelle ; toute autre association, qui prétend parler au nom de la diaspora, n’est qu’une imposture qui ne dit son nom. Parce que n’ayant ni la qualité, ni le titre pour ce faire.
En tout cas, pour le président Habib SYLLA, le HCME connaît bien sa mission qui est de rassembler tous les Maliens de l’extérieur de façon inclusive ; promouvoir leur bien-être ; et s’assurer de leur implication dans le processus de développement économique, social et culturel du Mali.
Porté, de sa création à ce jour, par la diaspora malienne dans ses différentes composantes, a déclaré son président, le HCME a constamment accompli sa mission avec le soutien et la confiance des plus hautes autorités du Mali dans le respect de ses règles propres d’organisation et de fonctionnement. Et d’affirmer à qui veut l’entendre que la structure qu’il dirige entend donc tenir son rôle de représentant de la Diaspora malienne comme par le passé, en travaillant sans relâche avec les institutions, les partenaires au développement et tous les autres acteurs de la société civile, dans le strict respect du statut et du rang respectif de chaque acteur.
« Vous pouvez être rassuré que la création d’une nouvelle association, dans des circonstances floues et pour des motivations obscures, animée par des personnes, dont les Maliens ne se souviennent pas d’un quelconque apport positif, ne saurait en quoi que ce soit nous détourner de notre mission », a affirmé Habib SYLLA, pour qui en un quart de siècle d’existence, le HCME est passé par plusieurs étapes, souvent difficiles qui ont aidé à forger son armature actuelle et sa place d’Organisation leader de la diaspora malienne à travers le monde.
« Ceux qui pensent pouvoir trouver leur compte dans une entreprise de déstabilisation du HCME apprendront très vite à leurs dépens que les Maliens de l’extérieur sont des personnes suffisamment averties pour ne pas se laisser distraire par des vendeurs d’illusions qui n’ont aucune emprise sur la réalité », a-t-il déclaré avant de rappeler que le credo du HCME n’est autre que : unir les Maliens ; promouvoir leurs droits ; maintenir des liens forts avec nos autorités, pour mieux bâtir ensemble un Mali prospère et rayonnant.
Par Mohamed D. DIAWARA