Reprise des hostilités à Kidal. Depuis hier soir, des éléments de la Coordination des Mouvements de l'Azawad et ceux du Gatia s'affrontent à Aglal à près de 70 km de Kidal. Aucun des deux groupes n'est en mesure de communiquer un bilan de ces affrontements qui se sont poursuivis dans la journée .
Aucun bilan précis n'est disponible actuellement. Selon les groupes armés, les combats ont débuté hier soir aux environs de 17 heures. Ils se sont déroulés à 70 km de Kidal dans la zone de Tinessako précisément à Aglale. Sur la responsabilité de l'attaque, les deux groupes se renvoient la balle. Le Gatia accuse la Coordination des Mouvements de l'Azawad de sortir de la ville et d'attaquer ses positions. Ses responsables estiment que " la Minusma ne joue pas son rôle de force d’interposition", ils affirment que " pendant que la Mission interdit tout accès à la ville au GATIA, elle permet à la CMA de se déplacer en toute liberté dans la région".
Selon les responsables de la Coordination des Mouvements de l'Azawad, "c'est bien la CMA qui a été attaquée et non l'inverse ". D'après eux « la Plateforme n'a aucune position à Edjarer, la localité où se déroule les combats ".
La reprise des affrontements dans la région intervient malgré les garanties données par la mission de l'ONU qui avait annoncé la mise en place d'un « dispositif d'interposition » pour éviter les combats à Kidal et d'un « dispositif d'observation » pour contrôler les accès à la ville.
La Plateforme affirme que les éléments de la CMA se sont attaqués à leur position à Aglal dans la zone de Tin-Esako. Ses responsables accusent la Minusma d'avoir pris partie en faveur de la CMA. Pour eux la CMA, ne devrait pas non plus circuler en dehors de Kidal comme l'interdiction faite à la Plateforme de pénétrer dans la ville de Kidal.
Haîballa Ag Hamzata membre de la Plateforme joint au téléphone par Arkia Touré :
« Les mouvements de la CMA qui étaient à l’intérieur de la ville de Kidal, qui était sensée aussi être leur position, ils sont sortis de la ville de Kidal aux vues et aux yeux de la Minusma qui dit qu'elle est là pour s'interposer entre les forces. On n'a pas compris puisque que de l'autre côté la Minusma nous empêche nous de la Plateforme de se diriger sur Kidal et de l'autre côté en réalité elle ne contrôle pas les mouvements des forces de la CMA. Elle les laisse faire ce qu'elles veulent. Elles s'organisent, elles rentrent et sortent avec tous ce qu'elles ont comme armes, bagages et tout. Donc, se sont eux qui se sont dirigés vers nos forces là où elles sont dans le secteur d'Aglale un peu vers l'Est de la ville de Kidal sur la route de Tinessako. Il y a eu les combats vers le petit soir. Donc ça pris fin à cause de la nuit. Ce matin ça repris très tôt et ça continue jusque maintenant ».
Depuis le début des hostilités et votre sortie de Kidal, est ce qu'il y a eu des initiatives pour mettre fin à la situation actuelle ?
« Il y a eu quand même des démarches informelles que ça soit au niveau des de la communauté internationale et du gouvernement du Mali qui tentent quand même de rapprocher les gens. C'est qui a été mis en œuvre jusqu'ici ».
Pour la Coordination des Mouvements de l'Azawad, « la Plateforme n'a pas de position à Edjarer, la localité où se déroulent actuellement les combats ». Elle accuse le GATIA de commettre des exactions sur ses militants qui résident dans la zone.
Almou Ag Mohamed porte parole CMA joint au téléphone par Intalla Ag Bilal :
« Hier après midi et ce matin à Edjarère c'est une zone où il y a eu beaucoup d'exactions sur les populations civiles ces derniers jours. La CMA s'est redéployée dans la zone. On n'est toujours buté à des harcèlements et des provocations de nos frères de la Plate- Forme et du Gatia. Pour le moment il n'y a pas de bilan clair qui est disponible ».
Quel est le point des initiatives pour régler pacifiquement ce conflit entre les deux mouvements ?
« Il y a beaucoup d'initiatives mais la plus concrète c'est de la Minusma et du Haut Représentant du Président de la République pour la mise en œuvre de l'Accord c'est à dire Diagouraga pour tenir une rencontre avec toutes les parties à partir du vendredi prochain pour justement discuter de cette question de tension au- tour de Kidal. Mais aussi la mise en place rapide des autorités intérimaires et de l'opérationnalisation du MOC pour essayer de mettre fin justement à tout ce quiproquo ».