Depuis un peu plus d’une semaine environ, le district de Bamako et ses environs sont régulièrement arrosés par de fortes précipitations. Comme chaque année, à la même période, ces pluies diluviennes provoquent non seulement de nombreux dégâts matériels mais aussi des pertes en vies humaines. Face à cette situation qui frôle la catastrophe par endroits, les agents de la protection civile sont constamment sollicités sur le terrain. Les interventions des sapeurs pompiers n’ont pas concerné seulement les deux rives du fleuve, dans la capitale. En cas d’inondation, il leur arrive de se déplacer dans certaines localités, relativement éloignées de la capitale. C’était le cas avant la grande pluie qui a arrosé quasiment tout le pays, le dimanche dernier.
Les agents de la protection civile ont été urgemment appelés à Kéniéroba. Cette localité relève administrativement de la région de Koulikoro. Mais dans le cadre du secourisme, elle relève du secteur d’intervention des sapeurs pompiers du district de Bamako. Dans ce village, les pluies de la veille ont fait 125 sinistrés et, au même moment, les pompiers ont enregistré 7 maisons plus ou moins détruites par les eaux. En cause, d’après le directeur régional de la protection civile, le commandant Bakary Dao, l’absence totale de système de canalisations dans la localité.
La situation a été aggravée surtout par le fait que la localité a bénéficié d’une nouvelle infrastructure routière. Malheureusement, les travaux ont été réalisés sans aucune voie d’eau. Conséquences ? A la suite des grandes pluies de ces derniers temps, les eaux se sont directement déversées dans le village.
Mais avant, les sapeurs pompiers étaient intervenus dans le district de Bamako à la suite de la grosse pluie du dimanche dernier. Les interventions ont concerné des quartiers « sensibles et « inondables » de la capitale et sa banlieue. Il s’agit des quartiers de Missabougou, Bougouba, Kalabambougou, une partie de Badalabougou et les environs de l’Assemblée nationale à Bagadadji. Ainsi, plus de 90 ménages ont-ils été touchés par les eaux et les agents de la protection civile ont, malheureusement, enregistré un total de trois cas de décès. Des dégâts matériels ont porté sur les effets d’habillement, les appareils électroménagers, des meubles, des mobiliers de bureau, sans oublier certaines espèces d’animaux emportées par les eaux.
Toujours dans le même registre, la pluie du mercredi 10 août a provoqué des inondations dans les quartiers Sangarébougou, Sotuba et Djélibougou. Aucun chiffre n’est disponible sur ces endroits, car les pompiers étaient encore sur le terrain pour débarrasser les quartiers des eaux qui avaient envahi certaines rues ou ruelles.
L’officier de la protection civile pointe du doigt certains facteurs qui peuvent engendrer ces inondations à répétition. A commencer par l’incivisme des populations qui n’hésitent pas à obstruer les caniveaux en y déversant des ordures. A ce facteur, s’ajoutent le non curage ou l’absence pure et simple de caniveaux à certains endroits, l’occupation des servitudes, etc. Le commandant Dao de la direction régionale de la protection civile « en appelle à l’esprit citoyen des populations pour éviter certains comportements qui sont de nature à nuire à notre cadre de vie ».
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