Des controverses enflaient autour des propos attribués au président du Haut Conseil Islamique du Mali, Son Eminence Mahmoud Dicko, selon lesquels ce dernier aurait fait l’ « apologie du terrorisme » dans sa sortie médiatique sur l’attaque contre Radisson, un hôtel huppé de la capitale malienne. L’Imam avait assuré que l’Occident provoquait le courroux divin en s’érigeant en maître du monde et en légalisant des pratiques déviantes et contre nature au grand mépris de la législation divine. Du coup, certains médias, hommes politiques, professionnels du droit, leaders religieux, véritables philanthropes déguisés composant un lobby homosexuel, crièrent haro sur le baudet. Il avait fait la manchette des journaux qui ont transcrit son intervention du Bambara au français avant de lui coller une interprétation à leur propre convenance.
A la cérémonie d’hommage rendu au prêtre assassiné à Saint-Etienne Rouvray en France par le groupe terroriste Etat Islamique à Notre Dame, devant le président Hollande, d’anciens chefs d’Etat français, membres du gouvernement, l’ensemble de la classe politique et des milliers de fidèles, le Cardinal André a fait un décryptage sans complaisance de la gouvernance mondiale, en particulier en France, qui engendre les « peurs multiples qui construisent la peur collective ».
Face aux horreurs des violences qui secouent les pays, le dignitaire s’interroge : « comment ne pas se tourner vers Dieu et comment ne pas lui demander des comptes ? » La même angoisse avait hanté l’esprit de Mahmoud Dicko en tant que dignitaire musulman lorsqu’il se demandait après l’attaque contre Radisson : «
On voit des gens se lever pour aller tuer et se donner la mort. Cela doit nous interpeller. Pourquoi ces jeunes gens font ça aujourd’hui ? »
Pour le Cardinal français, « la crise que traverse actuellement notre société nous confronte inexorablement à une évaluation renouvelée de ce que nous considérons comme les biens les plus précieux pour nous. On invoque souvent les valeurs, comme une sorte de talisman pour lequel nous devrions résister coûte que coûte. Mais on est moins prolixe sur le contenu de ces valeurs, et c’est bien dommage ».
Il fait référence ici aux fausses valeurs brandies par les dirigeants occidentaux, à savoir la démocratie, les libertés, les Droits de l’Homme…pour lesquelles ils dévastent et pillent les pays. Et il précise : « Les valeurs dont nous nous réclamons sont très discutables et peuvent être discutées ».
Le cardinal parle d’ « évaluation renouvelée » des valeurs discutables, l’Imam Dicko avait dit la même chose à propos des attaques terroristes : « Nous devons tirer les leçons des attentats à Paris, comme à Bamako, à Tunis ou ailleurs dans le monde… ».
S’agissant des menaces qui préoccupent l’humanité, le Cardinal dresse dans son Homélie une liste non exhaustive des peurs collectives : l’atome, la couche d’ozone, le réchauffement climatique, les aliments pollués, le cancer, le SIDA, l’économie soumise aux jeux financiers, le risque du chômage, l’instabilité des familles, l’extension de l’usage des drogues, la montée de la violence sociale qui détruit, brûle, saccage et violente, les meurtriers aveugles de la conduite automobile…tous ces maux sont la suite logique d’une mauvaise politique menée dans le monde.
Même son cloche chez M. Dicko qui dénonce des rappeurs, des délinquants affiliés à aucune mosquée, bref la racaille terrifiant et horrifiant sous le prétexte de défendre l’Islam. Et l’Imam conclut que le mal qui frappe le monde n’est ni plus ni moins que les conséquences d’un mauvais système de gouvernance mondiale.
Le Cardinal André Vingt Trois a été plus dur concernant les dépravations qui font nos malheurs : « Le silence des élites devant les déviances des mœurs et la légalisation des déviances ».
Le chef religieux s’indigne ici contre la légalisation du mariage homosexuel qui est un défi lancé à Dieu et aux bonnes mœurs. C’est le cas pendant de la déclaration de l’Imam Dicko concernant Radisson. Il avait affirmé ceci : « Tout le monde sait aujourd’hui ce qui se passe chez nous ! Il y a des gays et lesbiennes, des bars… » et d’ajouter « Force est de constater que nous sommes face à un foisonnement d’un certain nombre de comportements déviants que Dieu a condamné dans tous les Livres révélés, notamment le Coran ». Cependant, ce sont des torrents d’outrances qui se sont déferlés sur l’Emir des musulmans du Mali à cause de ces propos justifiés par le Noble Coran.
Polémique envenimée par la déclaration maladroite du procureur général près la cour d’appel de Bamako d’alors Daniel Tessougué qui a qualifié la déclaration de Dicko en ces termes : « C’est une sorte d’apologie du terrorisme que je sens ». Et des mois passèrent ! Après l’assassinat du prêtre en France, c’est un Cardinal qui dénonce le mariage gay devant Hollande : « Silence des élites devant les déviances des mœurs et la légalisation des déviances ».
Cette fois-ci, aucun procureur pour crier à l’apologie du terrorisme. Et superbement, aucun média pour faire remarquer que le Cardinal venait de répéter ce qui avait valu à Mahmoud Dicko d’être accusé de faire l’apologie du terrorisme. Si « apologie du terrorisme » il y en a, pourquoi ne pas accuser Laurent Fabius à cause de cette phrase prononcée au Maroc : « Le front Al-nostra fait du bon boulot en Syrie ». Le front Al-nostra est une organisation terroriste mise sur la liste noire des Américains, alliés de la France dans la lutte contre le terrorisme dans le monde.
Enfin, le dignitaire religieux français termine son Homélie par des prières et propose comme alternative le retour à Dieu : « Mon rempart, c’est Dieu… » ; et sur ce, il rejoint l’Imam Dicko dans sa déclaration après l’attaque contre Radisson : « Le monde appartient à Dieu …Il faut qu’on revienne à Dieu, à la pratique de l’Islam ».
Les religions révélées sont donc unanimes pour dire que le monde doit ses troubles et ses bouleversements à la promotion des déviances comportementales dont le chef-d’œuvre est la légalisation de l’homosexualité, une abomination toujours combattue par toutes les religions, toutes les croyances et la morale.
En clair, le Cardinal donne raison à l’Imam !
ABDOUL NIANG