Le Collectif des Régions Non Opérationnelles (CRNO) a mis le cap sur San, Koutiala et Dioïla, pour rencontrer et échanger avec la société civile sur le retard constaté dans l’opérationnalisation des 9 régions sur les 11 créées par la loi N°2012-017 du 31 janvier 2012. Toutes localités sont d’accord qu’il faut une synergie d’actions pour obtenir gain de cause.
Une délégation de 3 membres du bureau du Collectif des régions non opérationnelles (CRNO), a sillonné trois régions à opérationnaliser : San, Koutiala, Dioïla.
Partie de Bamako le vendredi 4 août 2016, la délégation était composée du président du Collectif, Mamba Coulibaly de Bougouni , du Secrétaire administratif, Mamadou Traoré de Dioïla et du chargé à la communication et à la sensibilisation le confrère Gabriel Tienou du Journal Le Reporter.
Le 2ème vice-président, Amadou Séméga, avait devancé la délégation pour préparer la rencontre avec la jeunesse de San, très décidée à aller jusqu’au bout, ainsi que la CAFO et le Coordinateur des chefs de quartiers de San. La rencontre a eu lieu le samedi 6 août 2016 à la mairie de San où la jeunesse, la CAFO et les notabilités ont toutes réitéré leur soutien sans condition à l’initiative : «Nous n’allons pas prendre les armes, mais nous n’irons pas aux élections communales, encore moins aux régionales, tant que nos régions ne seront pas opérationnelles», a martelé Mamadou Simpara, Directeur de la Radio Voix des Jeunes et membre très influent de la jeunesse de San.
Quant au président local de la jeunesse du cercle de Tominian, Sadraac Tienou, il a manifesté les mêmes intérêts pour l’opérationnalisation de la région de San.
Pour la présidente de la CAFO de San, Mme Touré Absatou Diallo, cette initiative du CRNOP est une action salutaire, puisqu’elle consiste à interpeller le gouvernement à respecter ses engagements vis-à-vis des populations bénéficiaires. «Nous, les Traoré de San, nous vous faisons la promesse de vous aider dans ce combat», dixit Sény Traoré, chef de village de San.
Après San, la délégation a fait le cap sur Koutiala où Porna Luc Ouèrè, Trésorier général du Collectif avait balisé le terrain pour la rencontre avec la société civile.
Cette rencontre s’est tenue le dimanche 7 août 2016, dans le vestibule du chef de quartier Kouloukoro (Koutiala) et non moins Coordinateur des 265 chefs de villages du cercle de Koutiala, Mamadou Coulibaly. Les échanges se sont tenus sous une forte pluie, en présence de toutes les sensibilités de la société civile.
«Nous sommes quasiment à la fin des 5 ans impartis pour la régionalisation des nouvelles régions créées. Sur les 11 régions créées, seule celles de Ménaka et Taoudéni sont opérationnelles. Je peux me permettre de dire que Koutiala est le cercle le plus peuplé et plus industrialisé du Mali. Il ne manque de rien pour être une région, mais, le hic est que, même créé par la loi N°2012-017, votée et adoptée par l’Assemblée nationale, le 31 janvier 202 et promulguée par le président de la République, le 2 mars 2012, il est oublié et là, je dis que ça suffit. Je souhaite vivement voir ma ville en région, avant les prochaines échéances électorales».
Selon l’Inspecteur de police à la retraite, Fily Macalou, malgré le potentiel économique de Koutiala, il n’a même pas le look d’une ville. Il va de soi que les autorités mettent les moyens pour son développement et cela passe par la régionalisation.
À en croire le Coordinateur des 265 villages du cercle de Koutiala, Mamadou Coulibaly, c’est parti pour une lutte sans merci, jusqu’à l’opérationnalisation des 9 régions restantes. «Nous sommes égaux en droits et devoirs devant la Constitution malienne» a-t-il conclu.
Dioïla qui attendait impatiemment la délégation, l’a rencontrée au vestibule du chef de village de Dioïla, Monzon Mariko, très tôt le lundi 8 août 2016. Le président de la société civile, Mary Mariko, et celui de la jeunesse, Sékouba Koumaré ont tous exigé l’opérationnalisation de leur région.
Gabriel TIENOU
Envoyé spécial