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© aBamako.com par A.S
Migrants rapatriés d’Algérie Bamako le 10 aout 2016 424 jeunes rapatriés d’Algérie sont arrivés à l’école de Sogoniko |
Sous un temps pluvieux, hier aux environs de 11 heures, 7 bus transportant 424 jeunes rapatriés d’Algérie sont arrivés à l’école de Sogoniko. Ces compatriotes ont quitté Tamanrasset, depuis jeudi dernier, pour arriver hier à Bamako. Ils ont d’abord fait une escale au Niger où ils ont été transportés par des compagnies nigériennes de transport routier. Ces rapatriés sont tous revenus bredouilles. La plupart n’avaient aucun effet personnel, à part les habits qu’ils portaient. Et dont les couleurs étaient méconnaissables à cause de la poussière. Les traits tirés par la fatigue, nos compatriotes ont choisi de revenir au pays car, disent-ils, ils ne se sentaient plus en sécurité et n’avaient plus de travail. A leur arrivée, ils ont été accueillis par les représentants du ministère des Maliens de l’extérieur, du Haut conseil des maliens de l’extérieur (HCME) et la Protection civile.
Le chef de cabinet du ministère des Maliens de l’extérieur, Mme Sidibé Mah Awa Haïdara, a expliqué que ce rapatriement est consécutif aux affrontements du mois dernier, suite au match de football qui a opposé la France et le Portugal, en finale de la Coupe d’Europe des nations (Euro 2016). C’est cette situation qui a dégénéré et a poussé nos compatriotes à décider de rentrer au pays. Elle a précisé qu’ils étaient au départ au nombre de 500 mais certains d’entre eux ont désisté à dernière minute. Pour le chef de cabinet, ce n’est jamais facile d’accueillir des rapatriés. « Cependant, soutient-elle, ils ont fait le bon choix car ils sont désormais chez eux ».
Le porte-parole des rapatriés, Bakary Ouattara, a expliqué que ce les jeunes ont « subi en Algérie n’est rien d’autre qu’un acte de racisme ». Car dit-il, les agressions étaient uniquement dirigées contre les hommes de couleur. « Nous étions, tout le temps, victimes de jets de pierres ou agressés au couteau», a-t-il témoigné. Selon lui, il y aurait eu des blessés. « On nous mettait en rang pour nous dépouiller de tout ce qu’on possédait mais aussi brûler nos effets », a-t-il ajouté.
Un autre rapatrié, Moussa Konaré, en veut aux autorités maliennes pour une raison bien particulière : Ce seraient elles qui permettent à des étrangers de disposer de nos pièces d’identité. Et ce seraient ces personnes qui posent de mauvais actes en Algérie et leurs agissements retombent sur nos compatriotes.
« On a souffert depuis l’Algérie jusqu’ici », a t-il confié. « Après les émeutes, (à la suite du match France-Portugal) nous nous sommes regroupés au consulat où nous avons passé 28 jours. Nous avons été totalement négligés et marginalisés par le consulat. Ensuite, nous nous sommes retrouvés à des kilomètres de la ville, sous le soleil et la pluie. C’est après des révoltes au consulat, qu’on nous a mis dans un camion pour le Niger », a-t-il raconté.
Les rapatriés se sont réjouis de leur retour au pays mais réclament à l’Etat du travail. La plupart se disent prêts à intégrer l’armée pour servir leur pays.
F.NAPHO
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