De l’examen de ce panier à crabes, que représente cette myriade de partis de la mouvance présidentielle et de l’analyse de leurs attitudes par rapport à la gouvernance actuelle du pays, il se dégage globalement deux groupes.
Le premier et le plus important en nombre est constitué de partis, pour la plupart, lilliputiens et de quelques rares partis significatifs dont le plus importants est l’ADEMA / PASJ.
S’agissant de la gouvernance, ce groupe demeure dans une apathie chronique. Il n’a soit aucune opinion, soit la dissimule.
Ayant rejoint le camp du vainqueur, dans l’espoir d’avoir un poste de responsabilité à retombées bénéfiques, chacun des « leaders » de ces partis, reste accroché à la mouvance présidentielle, tel un joueur accroc du PMU, qui espère à chaque tirage avoir la bonne combinaison pour obtenir le jackpot. La plupart de ces partis demeurent là par manque d’alternative. Ils n’ont aucune envergure nationale.
Ceux d’entre eux, comme l’ADEMA / PASJ qui ont une certaine audience sur l’échiquier national, gardent le profil bas. Ils ne défendent ni ne condamnent la gouvernance pour la simple raison qu’ils comptent parmi les acteurs même s’ils sont de la série B.
Le deuxième groupe est constitué de partis généralement jeunes, déçus de leur alliance avec le parti majoritaire. Bien que n’ayant pas une envergure nationale ils croient que l’heure est venue pour eux de mettre en exergue leur spécificité. Leurs voix s’élèvent de plus en plus pour se démarquer de la gouvernance actuelle du pays. Certains le font ostensiblement, comme l’ADP – Maliba de l’honorable et non moins 2ème vice-président de l’Assemblée Nationale Amadou Thiam. D’autres, de façon moins spectaculaire mais non moins marquée, comme YELEMA, dont le leader Moussa Mara qui, à travers tous les canaux de communication, ne rate aucune occasion pour signifier son indépendance voire sa rupture avec son ancien patron.
Il existe encore des voies, plus subtiles comme celle de l’ASMA- CFP qui, peu à peu se libère de ce regroupement hétéroclite de plus en plus incommodant et semblable plutôt à une guilde en faillite, qu’à une alliance politique ayant l’objectif clair de sortir le pays de l’impasse.
Les sorties médiatiques de son leader Soumeylou Boubèye Maïga (SBM) sur le plateau d’Africable et surtout sa dernière sortie à la maison de la presse, le samedi 06 août 2016, constituent des signaux, graduels et forts de sa rupture avec la manière dont est géré notre pays.
A l’écouter ou à le suivre, on croirait faire à un membre de l’opposition (lire le reportage sur sa conférence de presse en page..). Evidemment en homme politique très fin et insaisissable, il utilise un ton moins cassant qu’un Tiébilé Dramé du PARENA et un style moins populiste et exhibitionniste que le « député étrangleur » de l’URD.
A l’orée des trois années de gouvernance de Laji Burama, les évènements qui se déroulent en ces moments sur la scène politique nationale, indiquent que le cercle des amis ou d’alliés qui s’était constitué autour de lui et du RPM s’effrite et se rétrécit comme peau de chagrin. L’étiolement de cette alliance est si perceptible, que l’on pourrait à juste titre se demander : « Existe-t-il encore une mouvance présidentielle ? »
…sans rancune
Wamseru A. Asama