Autrefois vache nourricière des populations du nord Mali, le système Faguibine du nom du lac Faguibine est en train de mourir de sa belle mort avec son corollaire d’insécurité alimentaire et d’exode massif des jeunes vers la capitale Bamako.
En agonie depuis une dizaine d’années, les autorités d’alors, pour la réhabiliter, avaient créé l’Office pour la Mise en Valeur du système Faguibine. Depuis maintenant 3 ans, cette structure chargée de sauver le Faguibine est considérée comme responsable de sa mort programmée.
Les populations à travers l’association pour le développement de Goundam pointent du doigt cette structure qui depuis la nomination de l’actuel directeur ne fait rien pour sauver ce joyau.
Selon, Seydina Ali Issa, président de cette association le système Faguibine est un système hydraulique composé de plusieurs lacs. Il prend sa source sur le fleuve Niger. Le système Faguibine représente une superficie aménageable de 250 000 hectares, destiné à la culture du riz, du blé, de l’anis/cumin et des cultures maraîchères. Les différents plans d’eau attirent les pêcheurs de toutes les contrées du Mali.
Jadis le grenier du septentrion malien, le système, aux dires de l’orateur est confronté à des difficultés de remplissage des lacs. Seul le lac Télé recevait régulièrement de modestes quantités d’eau.
Le principal facteur est l’ensablement des chenaux d’alimentation et des fonds des lacs.
Ce manque de remplissage a eu comme conséquences, la réduction des superficies cultivables, la disparition des pêcheries et des pâturages, la fragilisation des conditions d’existence des populations et l’exode rural.
Pour sauvegarder le Faguibine, il a été confié à l’office l’aménagement, le développement et la protection du Faguibine le soin de réaliser des travaux dont la maintenance des chenaux d’alimentation du système; le développement des cultures et des productions animales; etc.
Toujours, selon, notre interlocuteur, l’actuelle direction depuis sa prise de fonction en 2013 ne fait rien dans le cadre de ces missions. Comme exemple, le porte-parole des populations de Goundam affirme qu’à la date d’aujourd’hui les travaux d’aménagement des chenaux d’alimentation n’ont pas démarré, alors qu’ils devaient se faire depuis le mois de juillet, bien attendu que c’est au mois d’aout que les marigots sont alimentés par l’eau.
Citant une deuxième preuve, le président de l’association pour le développement de Goundam dira que tous les agents de l’office au lieu d’être à Goundam sont tous à Bamako. « Ils sont à Bamako payés pour dormir en abandonnant les populations à leur sort » a ajouté Seydina.
Toujours, selon, notre interlocuteur, la localité de Goundam étant la plus touché, son association a sollicité son implication dans les prises de décisions au niveau de la direction de l’office pour mener à bien les projets et retenir les populations. Mais ces sollicitations sont restées sans réponse.
L’association par la voix de son président interpelle le gouvernement à travers le ministre de l’agriculture pour sauver le Faguibine et le cercle de Goundam.
Pour terminer, il dira que tous les ressortissants de Goundam sont devenus des distributeurs de pains à Bamako et n’attendent que la résurrection du Faguibine pour y retourner.
KENE Abdoulaye