Il été construit sur une longueur de 320 mètres et une largeur de 150 mètres. Il comporte des salles de classe, une clinique, deux bureaux d’enregistrement des ex-combattants, une cuisine, des tentes et un forage pour l’eau potable
Les travaux de construction du site de cantonnement de Fafa (Région de Gao) avancent à un bon rythme. Le constat a été fait par Mme Mbaranga Gasarabwe, Représentante spéciale adjointe du secrétaire général des Nations Unies au Mali et le ministre de la Défense et des Anciens combattants du Tieman Hubert Coulibaly, lors d’une visite que les deux personnalités ont effectué sur place, le 8 août dernier.
Cette mission avait pour objectifs d’informer les autorités locales, militaires, les leaders religieux, la société civile et les mouvements armés de la Région de Gao de l’état d’avancement des travaux du site de cantonnement. C’était aussi l’occasion de présenter aux leaders communautaires les différents projets CVR (projets de réduction de la violence communautaire) en cours d’exécution au bénéfice des populations voisines du site.
image008« Nous ne pouvons que remercier la MINUSMA pour ces multiples efforts (…) La construction de ce site a beaucoup réduit le chômage à Fafa (…) La MINUSMA a aussi entrepris la clôture du second cycle de Fafa qui est une très bonne chose, sans compter les autres projets qui ont été réalisés ici » a reconnu Harouna Ongoiba, maire de la commune de Ouattagouna, qui abrite le site de cantonnement de Fafa.
Les habitants de Fafa sont venus nombreux autour du site de cantonnement pour accueillir la forte délégation annoncée. « Nous nous sommes mobilisés du village voisin pour venir voir notre ministre parce que c’est rare par ici de voir ça. Je n’y croyais pas du tout » a expliqué Ibrahima Amadou. En effet, la dernière visite d’un ministre de la République dans la localité remonte à 2008. Comme Ibrahima Amadou, certains jeunes faisaient la ronde autour de la clôture du site de cantonnement pour assouvir leur curiosité.
La délégation venait alors de quitter l’hélicoptère pour rejoindre à pied, l’un des hangars du site de cantonnement, dans la boue crée par la pluie qui a arrosé la région ce jour-là.
La délégation était composée entre autres de Mohamed El-Amine Souef, chef du bureau régional de la MINUSMA à Gao, de Seydou Traoré, le gouverneur de la région de Gao, du général de brigade Adama Dembélé, directeur de cabinet du ministre en charge de la Défense, de Pierre Julien, directeur Afrique de l’Ouest de l’UNOPS (Bureau des Nations Unies pour les services d’appui aux projets), de Ndiaga Ndiagne responsable de la section DDR de la MINUSMA, pour ne citer que ceux-ci.
« Nous sommes venus ici pour constater, voir l’état d’avancement du site de cantonnement et porter le témoignage du travail qui a été fait ici. Ce travail est important parce qu’il est fait pour la paix. Vous savez que le cantonnement est une étape très importante dans le processus de mise en œuvre de l’Accord. C’est à la suite de ce cantonnement que les ex-combattants qui ont décidé de continuer dans le métier des armes, pourront continuer s’ils répondent aux critères, et ceux qui auront décidé de faire autre chose pour mener une vie tranquille en dehors de la violence, au service de la Nation et de la République, pourront suivre le processus de réinsertion » a déclaré le ministre de la Défense et des Anciens Combattants, Tieman Hubert Coulibaly. « Le cantonnement est important parce que c’est par cette voie que nous allons conforter la sécurité pendant la mise en œuvre de l’Accord », a-t-il ajouté.
PROJET A IMPACT RAPIDE. Dans la localité de Fafa, la MINUSMA a déjà financé cinq projets dont l’objectif est de contribuer au développement et au relèvement local ainsi qu’à la réduction du chômage des jeunes et des femmes. En guise d’exemple, Fafa a bénéficié en 2015 d’un financement de la MINUSMA d’un montant de plus de 18 millions de Fcfa pour réaliser son projet de maraîchage et la clôture du périmètre.
Depuis, les communautés se sont organisées pour bien s’occuper des 6 hectares munis de 12 motopompes, mais également des semences, des engrais et une clôture du périmètre, pour être à l’abri des animaux. 200 ménages du village profitent de ce projet à impact rapide de la MINUSMA. En marge de cette réalisation, la MINUSMA à travers les partenaires de mise en œuvre, a financé d’autres projets de réduction de la violence communautaire dans la zone de Fafa et aux alentours du site de cantonnement pour un montant total d’environ 170,5 millions Fcfa. Les réalisations sont nombreuses : la construction d’une salle de classe avec un bureau pour le dépôt des kits scolaires, une clôture et des latrines ; l’installation de trois moulins multifonctionnels avec la construction d’abris pour moulins à l’endroit des femmes ; l’adduction d’eau potable aux communautés du village de Fafa, un périmètre maraicher de trois hectares aux femmes de Leloye et enfin, la construction d’un parc de vaccination de bétail à Bentia ainsi que de deux moulins multifonctions pour les associations de femmes « Annia » et « Naneye », et enfin, d’un puits et de périmètres maraichers à Bentia.
« Tous ces projets vont permettre aux jeunes à risque, aux populations environnantes du site de cantonnement de trouver un travail temporaire, de gagner un salaire journalier temporaire et participer ainsi au développement de leur communauté et dans le processus de paix et de réconciliation » a souligné Mme Mbaranga Gasarabwe, la Représentante spéciale adjointe du secrétaire général des Nations Unies.
Après la visite des réalisations sur le site de cantonnement, le ministre de la Défense et des Anciens combattants s’est adressé aux combattants de la CMA et de la Plateforme. « Les ex-combattants qui seront cantonnés, seront différenciés de ceux qui veulent combattre la mise en œuvre de l’Accord. Parce qu’il y a des gens qui ne veulent pas la paix et nous devons nous mettre ensemble pour les combattre », a martelé Tiéman Hubert Coulibaly. « Pour que cela soit possible il faut accepter le cantonnement et être dans les règles de la République, reconstituer la grande famille malienne. C’est pour tout ça que tout ce travail que vous voyez ici a été fait pour que le cantonnement puisse se faire dans les meilleures conditions possibles pour les ex-combattants et pour ceux qui vont encadrer ce processus. Ce travail qui a été fait a couté beaucoup d’argent, » a-t-il conclut.
Le site de cantonnement de Fafa a été construit sur une longueur de 320 mètres et une largeur de 150 mètres. Il comporte deux salles de classe, une clinique, deux bureaux d’enregistrement des combattants, une cuisine, huit hangars dont chacun sera entouré par 16 tentes et un forage pour l’eau potable. Comme tous les autres sites en construction, il a été construit de telle sorte qu’il puisse être utile à la communauté après le processus de DDR, afin qu’il serve pour abriter les services sociaux de base tels qu’une école ou encore un centre de santé communautaire. Selon les experts du bureau des Nations Unies pour les services d’appui aux projets UNPOS, le site sera opérationnel d’ici la fin du mois d’août. Les habitants de la commune de Ouattagouna ont promis à la délégation de s’investir pleinement dans la recherche de la paix et de la sécurité dans la zone, afin de réserver un avenir radieux aux générations futures.
(Source : MINUSMA)