Le niveau des enfants maliens de 6 à 14 ans est très bas, sinon alarmant avec un score moyen de 8,66 et 14 points respectivement en lecture et en mathématique sur un total de 50. Pour cause, les communautés à la base dans les villages, les familles et ménages ne sont pas informées du niveau des apprentissages de leurs enfants. Le rapport Beekunko de l’Œuvre malienne d’aide à l’enfance du Sahel (OMAES), lancé le 11 août 2016 à Bamako, interpelle la société civile afin que cette tendance soit renversée.
«De nombreux acteurs s’accordent à reconnaitre que pour vaincre la pauvreté et l’exclusion sociale, il faut une éducation de qualité aux fins de construire des hommes de qualité», a déclaré Bouraïma Allaye Touré, le secrétaire général de l’OMAES. Son ONG a initié et mis en œuvre le processus d’évaluation des apprentissages scolaires par la société civile au Mali, en collaboration avec le ministère de l’Education avec l’appui technique et financier de la Fondation Hewlett.
Mais les actions d’amélioration des apprentissages scolaires ne peuvent être effectives dans un pays démocratique que par la conjugaison plurielle des efforts de l’Etat, du secteur privé et de la société civile. Et malgré d’importants investissements, a poursuivi Allaye Touré, le rendement scolaire au niveau de l’enseignement fondamental reste encore en bien en deçà des attentes des citoyens.
En clair, il s’avère que les élèves maliens éprouvent des difficultés dans la maîtrise des disciplines très importantes pour tout apprentissage. Cette situation, à en croire l’OMAES, résulte de beaucoup de paramètres avec en premier lieu la faible implication et participation de la société civile dans la définition et l’orientation des politiques éducatives et particulièrement dans le processus d’évaluation des apprentissages scolaires.
Le rapport Beekunko est une évaluation nationale des apprentissages scolaires par la société civile. Il regroupe l’ensemble des cercles du Mali, à l’exception de ceux de la région de Kidal. Sont également concernés tous les enfants de 6 à 14 ans scolarisés, déscolarisés ou non scolarisés. Mieux, il souligne comment le partage régulier de l’information sur les apprentissages scolaires n’est pas une pratique courante au Mali.
Les contrôles de connaissance faits uniquement dans les écoles ne peuvent malheureusement pas permettre de mesurer avec exactitude le niveau réel des apprentissages scolaires. Ainsi, le rapport indique, entre autres résultats, que la fréquentation de la maternelle améliore significativement les compétences des élèves. Toutefois, le niveau d’instruction de la mère est plus important que celui du père.
Soumaila T. Diarra