La salle de conférence de l’état major général des Armées a abrité hier 11 août 2016, la cérémonie de remise par le Comité international de la Croix-Rouge, de 2 500 exemplaires et la copie électronique du Manuel du Droit des Conflits armés (DCA). Le Colonel Major Cheikna Bathily, représentant le chef d’état major général, a reçu des mains du chef de la délégation du CICR, Christoph Luedi, le document du Manuel de Droit des Conflits armés (DCA), en présence de nombreux officiers et des membres du CICR.
Le Manuel du droit des conflits armés (DCA), est le fruit du partenariat dynamique entre le CICR et les Forces Armées maliennes, et de deux longues années d’un travail assidu et professionnel des experts des forces armées et de sécurité coachés par des juristes du CICR, selon le chef de la délégation du CICR. Selon lui, ce manuel malien du DCA est parfaitement adapté au contexte local et régional. « La production de cet outil didactique devenait un impératif pour les forces dès lors que des directives du chef d’état-major général des armées d’août 2010 rendaient obligatoire l'enseignement de ce droit dans les centres de formation et d'instruction militaire, ouvrant ainsi la voie au processus d'intégration », a souligné Christoph Luedi.
Le CICR en sa qualité de gardien du droit international humanitaire, un ensemble de règles fondées sur des principes qui cherchent à limiter les effets des conflits armés, ne pouvait pas rater cette belle opportunité de soutenir l’Etat-major général des armées dans ses efforts, a-t-il ajouté. Cette branche du droit comme vous le savez protège les personnes qui ne participent pas ou plus aux combats et restreint les moyens et méthodes de combat, souligne-t-il.
Distribués dans les écoles et centres d’instruction militaires, ce manuel aidera les formateurs du DCA à mieux enseigner le droit international humanitaire aux soldats et aux élèves officiers. La prochaine étape consistera à former les instructeurs à son utilisation, toujours avec le soutien du CICR. « Le Mali est partie à la quasi- totalité des traités de DIH qui lui font obligation de diffuser ce droit et de prendre toutes les mesures nécessaires pour veiller au respect de ses dispositions essentielles, dont l’objectif ultime est aussi de limiter les effets des conflits armés sur les populations civiles.
Le CICR pour sa part continuera à soutenir les efforts entrepris dans ce sens et maintiendra un dialogue permanent avec les autorités pour faire en sorte que le droit international humanitaire soit connu et respecté par tous », a rassuré le chef de la Délégation. Dans la même veine, le CICR soutient les autorités dans la promotion du DIH auprès des acteurs armés par l’organisation de sessions de diffusion qui ont touché plus de 1000 militaires et plus d’une centaines de membres de groupes armés. L’intégration et la mise en œuvre du droit font partie des domaines d’intervention du CICR auprès des pouvoirs publics. Les ministères de la justice et des affaires étrangères ainsi que les universités publiques et privées en sont les cibles. La société civile est aussi concernée par le biais de sensibilisations destinées aux hommes/femmes de presse et aux acteurs des Ong.
Selon le Colonel Major Cheikna Bathily, représentant le chef d’état major général, « ce droit qui protège les personnes qui ne participent pas aux hostilités, restreint les méthodes et moyens de combat. Il vise à poser un équilibre entre nécessités militaires et exigences humanitaires. Et cela n’entrave en rien l’efficacité militaire, bien au contraire, contribue à accroitre le professionnalisme des Forces armées ». Certes l’application de ce droit intervient dans des conditions parfois difficiles où le soldat n’a qu’un temps limité pour prendre une décision.
« Ces reflexes qui doivent permettre d’épargner la vie des populations sans armes ne peuvent pas s’acquitter par de simples séances de diffusion ou de sensibilisation. Il faut aller au-delà, en intégrant le droit des conflits armés dans la réglementation opérationnelle des forces armées et de sécurité », a-t-il proposé. Une proposition concrète qui mérite une attention particulière des législateurs en matière des droits de l’homme.
B. Daou