La 10e édition de Oxyjeunes a fait visiter, le mercredi 10 août, le Centre de recherche et de formation pour l’industrie (CERFITEX) et le centre N’domo de Ségou par ses participants en vue de leur permettre de découvrir la chaine de production de certains produits de notre pays, dont celle du « Bogolan ». Ils sont nombreux les enfants de notre pays qui connaissent voient et admire ce tissu, mais ignorent où et comment il est fabriqué. D’où, la nécessité de cette sortie au CERFITEX et au centre N’domo.
Dans un premier temps, les enfants et leur encadrement ont été accueillis par le Directeur général adjoint du CERFITEX, Lassine TOGOLA, et certains de ses collaborateurs pour cette visite au cœur de leur centre. Après ses mots de bienvenue, M. TOGOLA a présenté le CERFITEX et ses missions aux visiteurs du jour.
Selon lui, le CERFITEX est un établissement public à caractère scientifique et technologique créé en 2004 sur les cendres de l’ex-École supérieure des industries textiles de Ségou de la CEDEAO. Il a essentiellement pour mission d’assurer la formation initiale et continue en technologie textile, en électronique, en techniques d’analyse chimique, en météorologie textile des apprenants, a-t-il fait savoir à ses interlocuteurs.
Outre ces filières, a ajouté M. TOGOLA, le CERFITEX propose également des formations de courte durée en plomberie, en électricité et autres activités de BTP pour des personnes qui ne sont pas diplômées ou qui ont un faible niveau scolaire. Ce que les responsables du centre appellent la formation qualifiante.
Sa fierté aujourd’hui est que ce centre est une référence dans la sous-région de par « la qualité de ses formations et les performances de ses appareils de production et de travail ».
Après cette brève présentation, il l’a fait visiter au tout petit afin qu’ils puissent mieux connaître la chaine de valorisation du coton et les services qu’il offre aux apprenants. À bâton rompu, il a échangé avec les enfants sur les opportunités, les avantages des formations dispensées par le CERFITEX. Toujours est-il, selon M. TOGOLA, un pays ne peut pas se développer sans des ressources humaines qualifiées dans certains domaines comme ceux sur lesquels le CERFITEX met l’accent.
Après le CERFITEX, la visite a continué à N’domo qui est un centre de fabrication du « Bogolan ». Voulant dire littéralement, la quête du savoir, Ndomo est un centre dirigé par M. Boubacar DOUMBIA qui œuvre pour la promotion et la vulgarisation des savoir-faire traditionnels.
Selon lui, le « Bogolan » est un patrimoine commun des pays qui ont en partage l’empire du Mandé, comme le Sénégal, la Guinée Conakry, le Mali, entre autres. Il a expliqué ensuite que ce produit prisé par les Européens était fait uniquement à base de matériaux naturels et de plantes qui ont des vertus thérapeutiques.
Aussi, a-t-il signalé aux enfants, les figures du « Bogolan » sont des signes et symboles pour éduquer les femmes, les jeunes et même les chefs de famille sur certaines valeurs. En plus d’être une parure, le « Bogolan » a été d’abord un moyen d’expression pour les femmes qui n’avaient pas suffisamment d’espace pour se prononcer sur certaines situations, nous a confié M. DOUMBIA avant que des autres membres de la société traditionnelle ne se l’approprient pour en faire des outils de formation et d’éducation des communautés. Ce qui, selon M. DOUMBIA, veut dire que les signes sur le « Bogolan » ne sont pas seulement que décoration, mais de véritables messages codés. Ils peuvent exprimer la paix, la cohésion, l’unité, le développement, l’honnêteté…
Ces explications ont été suivies de séances de démonstration sur la fabrication du « Bogolan » par M. DOUMBIA avant les enfants ne passent eux-mêmes à l’expérience.
Après ces visites au cœur de ces deux structures qui font la fierté de notre pays, les enfants n’ont pas manqué d’exprimer leur enthousiasme de connaître autant de choses sur le pays et ses cultures.
A cet effet, Chérif HAIDARA, l’un des participants à cette édition, nous a confié : « J’étais fasciné de tout ce que j’ai vu au centre N’domo. Je ne savais pas que la fabrication du « Bogolan » demandait autant d’ingéniosité, de savoir-faire et de connaissance sur la culture du pays. Ce qui m’a ensuite beaucoup impressionné, ce sont les signes sur le « Bogolan » et leur sens qui sont tous indicatifs de la richesse culturelle de notre pays ».
À l’image de M. HAIDARA, plusieurs de ses camarades pensent également que de telles initiatives doivent se poursuivre pour permettre aux enfants du pays de connaître leur culture et tradition.
Par Sikou BAH
Envoyé spécial à Ségou