Depuis jeudi 11 août, dans l’après-midi, les principaux ténors de la rébellion touarègue séjournent à Bamako. Arrivés sur place par vol spécial de la MINUSMA, ils passent des jours tranquilles à l’hôtel ”ONOMO” . Il s’agit, entre autres, de : Alghabass Ag Intallah (chef de la CMA), Mohamed Ag Najim (chef d’Etat major du MNLA), Hassane Ag Fagaga (compagnon d’infortune de feu Ibrahim Ag Bahanga), Ba Mossa (un déserteur tout fait doublé d’assassin), etc. La médiation algérienne et la MINUSMA ont, semble-t-il, volé à leur secours après la récente déconvenue de Kidal.
Officiellement, il s’agit encore de faire avancer le processus de paix dans notre pays, le Mali. Des rencontres sont ainsi organisées entre les parties sous couvert du Comité de suivi de l’accord. C’est la énième fois, peut-on constater, que les représentants des groupes armés séjournent à Bamako. Les autorités, elles-mêmes, se glorifient d’avoir ramené à la maison les ”enfants égarés”. Or, l’opinion publique se rend toujours compte que les choses n’avançaient pas. En témoignent les batailles d’Anéfis et de Kidal, les attaques incessantes contre les forces armées et de sécurité. Sans oublier les pertes en vies de pauvres civils.
Depuis août, les affrontements ont repris de plus belle entre les éléments du GATIA et de la CMA à Kidal. Toutes les sources d’informations concordent à croire que la rébellion, coordination des mouvements de l’azawad (CMA) aurait essuyé de lourdes pertes. Au moins quarante (40) morts dans les rangs de la CMA selon notre confrère ”Info-Matin”. Des dizaines de véhicules détruits, selon les nôtres. Bref, la CMA avait subi un cinglant revers. Et ce n’était pas la première. Des semaines auparavant, des combats acharnés opposèrent les deux groupes à Kidal-ville.
Présentes sur place, les forces internationales n’ont daigné lever le petit doigt qu’après avoir constaté la suprématie du GATIA sur la CMA. Instructions sont alors au GATIA d’aller très loin de Kidal. Son chef, El Hadj Gamou, est ”consigné” à Bamako. Ses marges de mouvements sont ”contrôlées”.
Malgré tout, durant presque toute la semaine dernière, ses hommes réussirent à anéantir les provocations de la CMA. Plusieurs de leurs responsables se réfugient auprès de la MINUSMA. A Anéfis, la situation est totalement sous contrôle du GATIA. C’est dans ce contexte que la médiation algérienne et la MINUSMA sont rentrées dans la danse. Un avion spécial est affrété par la MINUSMA pour acheminer à Bamako des responsables de la CMA. De véritables bandits armés, en somme, qui après avoir allumé le feu à Kidal, désirent se la couler douce à Bamako. Ils ont pour noms, entre autres, Alghabass Ag Intallah (chef de la CMA), Mohamed Ag Najim (chef d’Etat-major du MNLA) Hassane Ag Fagaga (c’est lui qui sema la terreur en 2006 avec feu Ibrahim Ag Bahanga à Tombouctou, Aguel’Hoc, Ménaka, Kidal, .. Ba Mossa (un déserteur attitré, compagnon du duo infernal).
Depuis jeudi 11 août dernier, dans l’après-midi, ils sont domiciliés à l’hôtel ”ONOMO”. Un semblant de réunion du Comité de suivi est organisé. Son issue ne fait pas de doute. Appel sera fait à la cessation des hostilités, des promesses seront encore tenues pour l’installation des autorités intérimaires, etc. Les bandits armés profiteront de leur séjour pour remplir les poches, prendre du thé et avaler des méchouis. Ils savent que l’on ne pourra rien leur faire. Malgré leurs multiples exactions, leurs tueries, la communauté internationale n’en a cure. Elle les protégera vu la faiblesse criarde des autorités maliennes.
B.Koné