La furie des eaux a failli ôter la vie à une cinquantaine de personnes à l’entrée de Yélimané. Pour cause, la forte inondation subie par la ville a bloqué le car qui les transportait depuis Bamako, risquant de les emporter vers une mort certaine.
Insoutenable spectacle, ce qui a été imposé à la vue des populations de Yélimané, aux aurores de ce 12 août 2016.
Le calvaire
Depuis les berges du Djadioumbera, ce cours d’eau qui leur a apporté tant de bienfaits, les populations de la ville assistaient impuissantes à cette « prise d’otages » de leurs parents par les énormes courants d’eau. En effet, ces infortunés passagers de ce car de transport parti depuis Bamako et qui espéraient surprendre les parents aux premières heures du jour, ont vécu de longues heures de calvaire. Alors que de fortes pluies s’étaient abattues sur la ville et ses environs, le Djadioumbera a pris du volume pour submerger tout ou presque à ses alentours. Le car qui tentait de rejoindre Yélimané, en empruntant le pont envahi par les eaux, a été stoppé net par l’eau boueuse. Le car étant incapable d’avancer ou de reculer, les passagers et le conducteur ont dû se livrer à des invocations et autres incantations pour sortir sains et saufs de ce bourbier. Il a fallut les premiers badauds pour découvrir la scène et alerter les secours. Ainsi, bravant les eaux encore tumultueuses, certains habitants ont tout fait, usant d’un camion-remorque et de beaucoup de courage, pour sortir le car et ses passagers du risque de mort qui les menaçait.
Le pont : un piège mortel
Si les eaux gonflées par les pluies ont créé cette situation insoutenable, le fond du problème est à rechercher du côté de ce qui fait office de pont entre Yélimané et Diadji. Il est d’une conception pittoresque qui saute aux yeux au premier regard. A le voir, on a des frissons vu sa forme chaque fois qu’on doit le traverser. En fait, il ne respecte aucune norme de conception de pont. Depuis ses deux extrémités, il plonge en forme de « v » en son milieu. Et nombreuses sont les situations critiques qui y surviennent. Actuellement, comme toutes les fois qu’il pleut, la ville est complètement coupée du reste du pays.
Cris de cœur des populations
Ce pont doit être remplacé par un autre. C’est aussi simple que ça. A côté de cela, il y a le problème d’électricité qui paralyse l’administration et les services sociaux de base. Ainsi, pour un manque d’électricité pour simple photocopie, un usager de l’administration peut être contraint de revenir un ou deux jours après. Il est inconcevable que les pauvres populations de Yélimané, une cité symbole au Mali, soient confrontées à pareille situation. Quand on s’est qu’elle regorge de nombreux hauts cadres et grosses fortunes du pays, on se dit qu’il y a quelque chose à faire. Avec l’une des associations les plus dynamiques du pays, Dagakané, on espère que quelque chose sera fait pour éviter le pire.
Abdoulaye KONATE