Les plus importantes économies minières sont la Guinée (bauxite), le Liberia, la Sierra Leone et le Botswana (diamant), la Mauritanie (fer, pétrole),le Niger (uranium, pétrole),le Togo (phosphate),la République démocratique du Congo (cuivre, coltan) et la Zambie (cuivre).Les principales économies pétrolières sont l’Angola, le Congo, le Gabon, la Guinée Equatoriale, le Nigeria ,le Soudan et le Tchad. Ces économies ont des dynamiques spécifiques axées sur la création et la circulation des rentes (poids de l’État, taux élevé d’investissement, dominance de firmes multinationales, fortes instabilités des recettes).
Les conglomérats miniers et pétroliers des pays industriels et émergents, en situation de concurrence oligopolistique sont au cœur des jeux de pouvoir politique et parfois de la conflictualité. Les configurations peuvent aller du pillage des richesses (comme la RDC), de leur confiscation par un clan familial (cas de l’émirat pétrolière du Gabon) à une gestion rigoureuse (cas du Botswana pour la rente diamantifère). Ces économies dépendent principalement des cours des matières premières, des politiques de sécurité d’accès à celles-ci, et des stratégies des firmes minières. Elles ont une structure dualiste particulièrement accentuée.
Le secteur minier, générateur de recettes budgétaires et de devises, mobilise l’essentiel des investissements et permet de financer les importations. Les villes minières constituent soit des pôles distributifs exerçant des effets macroéconomiques et régionaux soit des enclaves. Le reste de l’économie est fondé sur un appareil de production précaire et fortement soutenu par un système de redistribution élargi. Les recettes minières représentent en moyenne plus de 90% des exportations et plus de la moitié des recettes budgétaires.
Le poids du secteur tertiaire et la faiblesse de l’agriculture sont des traits structurels caractéristiques. Ces économies ont subi le syndrome pétrolier ou la malédiction des matières premières caractérisée par une perte de la compétitivité du secteur productif, les effets de volatilité des recettes et la redistribution clientéliste de la rente et la corruption voire la conflictualité. La rente des ressources du sous-sol aurait du desserrer les contraintes financières.
En réalité, les effets d’entrainement sont limités à cause des importations de biens d’équipements et de biens de consommation, du rapatriement des profits et des salaires des expatriés et des fuites des capitaux et des redistributions clientélistes.
Source : «Géopolitique de l’Afrique», 2ème édition (P. HUGON)