Vendredi 12 août 2013. C’était bien la date anniversaire de l’an 3 d’IBK au pouvoir. Il n’a pas reçu l’honneur d’un festin comme ce fût le cas des deux premières années. Il allait même passer inaperçu sans les réseaux sociaux qui en ont fait un évènement spécial. Divers angles ont été traités. En résumé de tout ce qui a été dit, l’image d’IBK n’a plus de valeur pour l’écrasante majorité des maliens. Parce qu’il n’a respecté aucune de ses promesses. Au contraire, il en a augmenté. Un sondage fait par le journal en ligne, Journaldumali.com révèle que sur 5 maliens approchés seul 1 est favorable à IBK.
Côté partis politiques, l’opposition lors de la restitution après le second tour des élections législatives partielles de Baraouéli a aussi démontré la chute de la côte de popularité d’IBK. Malgré qu’il a donné des instructions lors du conseil des ministres à certains ministres de tout faire pour que l’ADEMA passe, le score n’est pas honorable, 17 contre 54%. Ce résultat de la majorité présidentielle est à l’image du chef de l’Etat qui a été élu en 2013 avec 77%. Donc une perte de 23% de côte de popularité de la CMP en seulement trois 3 ans.
Dans cette majorité présidentielle, les choses ne sont plus comme avant. Querelles internes pour des intérêts, entre alliés et parti au pouvoir et entre parti au pouvoir et la famille présidentielle. Une des raisons qui a motivé l’ADP-MALIBA à quitter le navire. Ce parti s’est mis dans la posture de l’opposition à travers des dénonciations compte tenu de l’immixtion de la famille présidentielle dans la gestion politique du pouvoir. Ça ne va pas et il a appuyé la sonnette d’alarme.
Le patron de la communication présidentielle, Racine Thiam s’abstient aujourd’hui de faire certains commentaires sur la gestion du pouvoir. Si au départ de son ‘’Rendez-vous avec Koulouba’’ il a tenté, par tous les moyens de positiver les actions du chef de l’Etat, il reconnait aujourd’hui qu’il y a des difficultés et sollicite l’accompagnement de tous les maliens pour l’amour du pays.
Honorable Timbiné, Président Jeunesse RPM, s’inscrit, lui aussi, dans cette dynamique. Il met en place un cadre dont le but est de rassembler tous les maliens, sans clivage politique, autour de l’essentiel qu’est le Mali. Sans cela, rien n’est gagné. Fini le temps d’accuser les précédents. Ils ont maintenant vu leur incapacité à redresser la barre et tendent la main aux hommes considérés, juste après leur entrée au pouvoir, comme des ennemis de la République.
En marge de ces faits, le régime a en face aujourd’hui le peuple comme adversaire redoutable. Il touche aux intérêts du bas peuple, les commerçants détaillants, sans définir les stratégies idoines pour réparer les dégâts. Ces hommes et femmes, c’est bien eux l’électorat mais aussi ils représentent l’économie malienne à 80%. Ils ont presque tout perdu et face à ce retour amer de l’ascenseur, nombreux sont-ils à se mobiliser pour empêcher l’arrivée d’IBK en 2018.
Hors du Mali, le Chef de l’Etat n’a plus de poids face à la médiation internationale. La crise du nord, il est contraint, de se soumettre aux vœux de la France. La preuve est bien patente sur le terrain au nord du Mali et elle se manifeste entre deux clans, tous fils de la zone. La CMA, regroupement des rebelles du nord, soutenue par la France contre le GATIA (pro-Mali). Double langage (guerre et négociation en un laps de temps) face à ceux-ci (CMA, MINUSMA, France) qui prouve qu’IBK n’a plus de solution.
Boubacar Yalkoué