Les évêques de la conférence épiscopale de l’Afrique de l’Ouest (CERAO) ont pris la décision de créer l’UCAO en 2000 afin d’assurer la formation à la recherche et à l’excellence dans l’acquisition, la production du savoir, de contribuer à l’intégration des peuples et à libérer l’Afrique de certains complexes.
En décidant ainsi de mettre un réseau universitaire au service de l’intégration sous-régionale, les évêques de la CERAO auront à coup sûr fait œuvre utile.
En effet, l’UCAO voudrait contribuer et stimuler l’intégration sous-régionale par son caractère d’unité universitaire inter-ecclésiale et transnationale, par la formation de cadres de haut niveau dans les pays de la CERAO avec un accent particulier sur une initiation à une conduite de la vie et des activités puisant l’inspiration dans l’Évangile et dans la doctrine de l’Église catholique.
Il faut reconnaitre que la mise en exécution de l’UCAO en réseau dans la sous-région est non seulement innovante, mais aussi salutaire dans la mesure où l’institution contribue activement à l’intégration sous-régionale. Cela, à travers la circulation des étudiants et enseignants.
Aussi, l’UCAO offre la possibilité aux étudiants de commencer leurs études dans un pays et de pouvoir les poursuivre dans un autre. Autre avantage, le jour où ces étudiants se retrouvent dans la vie professionnelle, ils sauront parfaitement travailler ensemble. Parce que, l’esprit d’équipe y est déjà et les décisions ne feront que suivre.
Par ailleurs, il apparait de plus en plus claire que nos Etats tous seuls ne peuvent pas prendre en charge l’éducation primaire, secondaire et la formation professionnelle ou universitaire de tous les enfants. Alors, pour absorber la demande au niveau de l’enseignement supérieur, une université de qualité s’impose en complémentarité avec les efforts des gouvernements de la sous-région.
L’Église catholique possède sans doute une longue expérience confirmée dans l’enseignement de qualité dans laquelle elle a été pionnière et demeure le fer de lance.
C’est pour répondre à toutes ces questions que l’UCAO a été mise sur pied dans la sous-région avec une diversité d’enseignements. Cela semble plutôt réussir, parce que de nos jours, l’UCAO est un ensemble de huit unités universitaires existant déjà ou en instance d’implantation dans la sous-région.
il s’agit notamment des unités universitaires d’Abidjan (UUA) (sciences humaines et théologie), de Cotonou (UUC) (agronomie et électronique), de Bobo-Dioulasso (UUB) (agroalimentaire), de Yamoussoukro (UUY) (sciences de la santé), de Conakry (sciences politiques et sciences fondamentales), de Bamako (UUBa) (sciences de l’éducation), de Ziguinchor (UUZ) (économie et gestion) et de Togo (UUT) (sciences technologiques).
L’ensemble de ces unités universitaire a été créé pour répondre aux besoins en éducation et en instruction supérieure de qualité de la sous-région.
Rappelons que depuis les premières ères de l’indépendance, l’église catholique africaine a su s’adapter aux besoins des populations du continent. Parce qu’au départ, l’UCAO était dénommée Institut Supérieur de la Culture Religieuse (ISCR). Il avait pour objectif la formation spécifiquement catéchiste des étudiants. Ce projet a été conçu en 1965 et adopté en 1967.
A l’image de l’évolution accélérée du continent, l’ISCR semble ne plus répondre aux besoins des Eglises confrontées au phénomène du réveil des cultures africaines. Toute chose qui a amené les évêques de la CERAO a transformer l’ICSR de manière à en faire un organe polyvalent capable d’assurer aux étudiants une formation diversifiée de qualité.
En 1975, l’ISCR devint ainsi un complexe de trois unités d’étude et de recherche (UFR) dont une Faculté de Théologie, un Institut de Pastorale et de Catéchèse et une Ecole Normale de Catéchistes avant d’être inauguré les 14 et 15 février 1976.
Toujours dans le souci de répondre aux attentes des populations pour un enseignement de qualité, la perspective de création d’une université catholique à l’échelle des territoires de la CERAO a été exprimée en février 1995.
Le projet a été adopté au cours de l’Assemblée plénière de la conférence tenue à Dakar du 4 au 9 février 1997. C’est ainsi qu’en son Assemblée plénière de Conakry (du 1er au 6 février 2000), l’université catholique de l’Afrique de l’ouest (UCAO) a été créée par les évêques de la CERAO comme unité de Droit Pontifical sans limitation de durée à l’échelle des pays de la sous-région.
A noter également que l’unité universitaire d’Abidjan (UUA), anciennement dénommée « Institut catholique de l’Afrique de l’Ouest (ICAO) », a constitué le noyau embryonnaire de l’Université Catholique de l’Afrique de l’Ouest (UCAO).
L’intégration Africaine en marche
L’un des objectifs des évêques de la CERAO au moment de créer l’UCAO, était de faciliter l’intégration sous-régionale avec un réseau universitaire dans les 8 pays de l’UEMOA.
De nos jours, cela est un acquis de manière générale et plus particulièrement au Mali. Parce que, l’université Catholique de l’Afrique de l’Ouest de Bamako qui a ouvert ses portes en 2007, accueille des étudiants venus d’un peu partout en Afrique. C’est ainsi que, l’UCAO-UUBa compte aujourd’hui 576 étudiants dont 12 nationalités différentes de l’Afrique Occidentale et Centrale.
Avec ces 12 nationalités, l’université catholique de l’Afrique de l’Ouest de Bamako (UCAO-UUBa) va sans doute jouer un rôle prépondérant dans la formation des futurs cadres des différents pays de l’UEMOA voire, de l’Afrique entière.
Djibril Kayentao