Pour assurer une administration efficace des régions du Nord secouées par la crise de 2012, le gouvernement du Mali ne cesse de mettre les bouchées doubles. Il vient de prévoir une inscription budgétaire de 7,7 milliards de F CFA au compte du Programme d’urgence pour la relance du développement des régions du Nord, initié en 2013.
L’effort des autorités maliennes dans le développement des régions du Nord Mali ne passe pas inaperçu. Ainsi il a été initié en 2013 le PURD-RN qui est un projet financé sur le budget de l’Etat pour parer aux conséquences de la crise politico-sécuritaire de 2012, notamment la destruction de beaucoup d’édifices publics et privés, des infrastructures socio-économiques et des moyens logistiques, ayant occasionné le retrait de l’administration des régions sinistrées et le déplacement des personnes vers des zones sécurisées.
Ce programme a connu ses deux premières phases de réalisation, très satisfaisantes, entre 2013 et 2014 et a « mobilisé 10,447 milliards F CFA pour la première et 23,405 milliards F CFA pour la deuxième ».
Selon le compte rendu de la mission nationale de suivi du programme, grâce aux efforts du gouvernement, « 88 infrastructures ont été construites ou réhabilitées dans les régions de Ségou, Mopti, Tombouctou, Gao et Kidal », au cours de la première phase.
Il a été livré également «quatre véhicules station wagon, un V8 blindé, 49 Pick-Up double cabine, 206 motos type Sanili ou Djakarta, et 4 motos Djakarta ».
Quant à la deuxième phase, « 134 infrastructures ont été mises à la disposition des régions de Mopti, Tombouctou, Gao, Kidal, Ménaka et Taoudéni ».
L’exécution de ces deux phases a permis de réhabiliter la majeure partie des infrastructures détruites. Ce qui a fait dire au ministre Hamadoun Konaté que les deux phases «ont facilité le retour de l’administration et la restauration de l’autorité de l’Etat et des services sociaux de base et la fourniture d’opportunités d’emplois aux jeunes et femmes sur une bonne partie du territoire national ».
Prévu pour démarrer en janvier 2017, la troisième phase du programme est activement en préparation à Bamako.
A cet effet, les délégations des régions bénéficiaires, les structures impliquées dans sa mise en œuvre et les gouverneurs des régions de Tombouctou, de Gao, de Kidal, de Taoudéni et de Ménaka étaient dans la capitale malienne la semaine dernière pour examiner cette troisième phase. Pour sa réalisation, le ministre a annoncé qu’ « il est prévu une inscription budgétaire de 7,7 milliards de F CFA ».
Ce programme participe à cette volonté du président de la République de rompre avec le déséquilibre entre les régions du Nord, supposées en retard en termes de développement, et celles du Sud, longtemps considérées comme privilégiées.
Cyril ADOHOUN