Pour une application efficace du processus de cantonnement stipulé dans l’accord issu du processus d’Alger, le gouvernement est à pied d’œuvre. C’est ce qui a valu la visite sur le site dze cantonnement de Fafa par le ministre de la Défense et des Anciens combattants, Tieman Hubert Coulibaly. Selon les experts, ledit site sera opérationnel d’ici fin août.
L’Accord pour la Paix et la Réconciliation nationale a recommandé dans une de ses dispositions, le processus de cantonnement des groupes armés signataires.
Ainsi, des sites ont été recensés. Parmi lesquels, celui de Fafa, actuellement en chantier, dans la région de Gao. C’est un site construit sur un périmètre de 320/150 m, comportant deux salles de classe, une clinique, deux bureaux d’enregistrement des combattants, une cuisine, huit hangars dont chacun sera entouré de 16 tentes et un forage pour adduction d’eau potable.
Pour s’assurer de l’état d’avancement des travaux du site et informer les autorités locales, militaires, les leaders religieux, la société civile et les mouvements armés de la région de Gao, le ministre a effectué une visite du site, le lundi 8 aout dernier. Il était accompagné de la représentante spéciale adjointe du Secrétaire général des Nations Unies, Mme Mbaranga Gassarabwe, de Mohamed El-Amine Souef, chef du bureau régional de la Minusma à Gao, du Gouverneur de la région de Gao, Seydou Traore, du Général de Brigade Adama Dembélé, Directeur de cabinet du ministre de la Défense, de Pierre Julien, Directeur Afrique de l’Ouest de l’Unops (Bureau des Nations Unies pour les services d’Appui aux Projets), de M. Ndiaga Ndiagne, responsable de la section DDR de la Minusma.
Par cette visite de terrain, le ministre Tièman Hubert Coulibaly a pris connaissance de l’état d’avancement du site de cantonnement afin d’en apporter témoignages.
Pour lui, « ce travail est important parce qu’il est fait pour la paix ». Ce déplacement est salutaire dans la mesure où « le cantonnement est une étape très importante dans le processus de mise en œuvre de l’Accord, à la suite duquel les ex-combattants qui ont décidé de continuer dans le métier des armes pourront continuer, s’ils répondent aux critères, et ceux qui auront décidé de faire autre chose pour mener une vie tranquille en dehors de la violence, au service de la nation et de la République, pourront suivre le processus de réinsertion ».
Pour réussir le processus dans cette localité, les partenaires n’ont pas manqué d’apporter leurs appuis aux autorités. Ainsi, la MINUSMA a financé à hauteur de 18 millions FCFA cinq projets de maraîchage et la clôture du périmètre dans la localité de Fafa. Il s’agit en effet, de contribuer au développement et au relèvement local, et à la réduction du chômage des jeunes et des femmes.
D’autres projets de réduction de la violence communautaire dans la même localité et aux alentours du site de cantonnement pour plus de 170 millions de FCFA sont en cours. Parmi ceux-ci la construction d’une salle de classe avec un bureau pour le dépôt des kits scolaires, une clôture et des latrines, l’installation de trois moulins multifonctionnels avec la construction d’abris pour moulins à l’endroit des femmes, l’adduction d’eau potable aux communautés du village de Fafa, un périmètre maraîcher de trois hectares aux femmes de Leloye, la construction d’un parc de vaccination de bétail à Bentia. A cela s’ajoutent deux moulins multifonction pour les associations de femmes « Annia » et « Naneye », des puits et des périmètres maraîchers à Bentia.
Pour Mbaranga Gasarabwe, « tous ces projets vont permettre aux jeunes à risque, aux populations environnantes du site de cantonnement de trouver un travail temporaire, de gagner un salaire journalier temporaire et participer ainsi au développement de leur communauté et dans le processus de paix et de réconciliation ».
Ce site de cantonnement de Fafa qui sera opérationnel d’ici fin août 2016, à en croire aux experts du bureau des Nations Unies pour les services d’appui aux projets UNPOS, traduit la volonté et la détermination du gouvernement à mettre en œuvre de façon rationnelle l’Accord pour la paix.
Cyril ADOHOUN