Le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Me Mamadou Ismaël Konaté, a rencontré jeudi, dans la salle de réunion du département, les membres de la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF) afin de discuter des voies et moyens pour lutter efficacement contre la criminalité financière dans notre pays.
La CENTIF, faut-il le rappeller, a pour mission de recevoir, d’analyser et de traiter les renseignements propres à établir l’origine des transactions ou la nature des opérations faisant l’objet de déclaration de soupçons auxquels sont astreintes les personnes physiques et morales. En gros, elle est chargée de lutter contre le blanchiment d’argent sale et le financement du terrorisme.
Son président, l’ancien ministre Marimpa Samoura, trouve que cette rencontre vient à point nommé parce que l’insécurité et la rareté des ressources publiques au Mali exigent de renforcer les capacités des structures de lutte contre le fléau. A ce propos, il a salué la volonté affichée du président de la République, de faire de la lutte contre la corruption une priorité à travers la prise de mesures législatives nécessaires à cet effet.
Justement, la rencontre a permis aux deux parties d’échanger et de réfléchir sur les moyens législatifs, humains et logistiques nécessaires pour venir à bout des phénomènes de la corruption, l’évasion et la fraude fiscales, la manipulation des marchés publics et le financement du terrorisme.
L’accent a été surtout mis sur la coopération entre les structures en charge de la question, à savoir les Douanes, la Police, la Gendarmerie, la Sécurité d’Etat, les Impôts, le Trésor, bref, tous ceux qui manipulent l’argent public ou ayant un regard sur la moralité des affaires.
Le président de la CENTIF a attiré l’attention du ministre sur le manque de moyens adéquats alloués à la structure, malgré sa volonté de mener le combat contre ces phénomènes.
Pour le ministre Mamadou Konaté, les structures telles que les banques qui reçoivent les dépôts doivent également être associés à cette coopération. En effet, on relève une implication très timorée des acteurs financiers qui se traduit par la faiblesse des déclarations suspectes.
Tout en jugeant pertinent et important un dispositif tel que la CENTIF dans l’ordonnancement juridique de notre pays, Me Konaté a promis de porter les doléances à qui de droit, notamment la primature et le ministère des Finances. Pour lui, cela est d’autant plus nécessaire que nous vivons une période de grande criminalité et d’insécurité. Les deux parties ont convenus d’associer les juges et les procureurs aux rencontres prochaines afin d’améliorer le dispositif d’investigation de la CENTIF.
L. ALMOULOUD