Cette citation de Montesquieu s’est montrée jusque là efficace. Le Mali ne vit-il pas aujourd’hui sous un régime qui réprime nos mœurs ? Quelles seront les conséquences de cet acte de déguerpissement mal organisé ? En tout cas, c’est le peuple qui dirige et non le contraire. Vivement un referendum pour transférer la capitale du Mali dans une autre région !
L’urbanisation se définit comme un projet de vivre ensemble d’une société à travers un contrat social. C’est ce contrat qui a été peut être mal établi entre les types de malien. Le « connait-toi toi-même » n’est plus une valeur mais le « on pense autrement dans un palais que dans une chaumière » entre dans nos mœurs. Bamako appartient à qui ? Une question simple, mais sociologiquement complexe dans des Etats Nations africaines dirigés par des africains à la peau noire mais pas à l’esprit. Les exclusions créent des inégalités, les inégalités sociales créent la pauvreté sociale et économique et cette dernière engage aux extrémismes comme la récupération des « djihadistes ». Tout ça, c’est du déjà entendu ! Mais notez que deux peuples s’affrontent à Bamako. Le peuple d’en haut et celui d’en bas. Ceux venus du monde rural contre des citadins. L’action en cours soulève des questionnements et des dérapages sur tous les plans.
1. Sur le plan socioculturel
L’urbain regorge toutes les cultures du Mali, comme à Bamako, toutes les ethnies sont là, tendant à la spécialisation ethnique des fonctions. Il s’agit de voir, et on n’a même pas besoin d’analyser professionnellement pour savoir que : les bobos et les dogons occupent les fonctions les plus durs et moins rémunérées (comme fendre du bois, gardiens très mal payés, transporteurs humains de sable, vendeuses ambulantes de banane, bonnes à tout faire des ménages de Bamako …) , après les sonrhaïs, peuls et les sourakas, pour des métiers moins durs( étals de commerce au bord des rues, boutiques souvent illégales, transports …), et on peut continuer l’analyse pour savoir la vraie structuration du travail à Bamako. On peut se rendre compte que ce sont tout simplement des refugiés des changements climatiques, de la crise économique et du chômage au Mali qui occupent ce grand secteur qui contribue à hauteur de 55% au PIB du Mali (Source : compte économique du Mali, 1999-2013 ; Institut Nationale de la Statistique du Mali, Août 2015) ; viennent des villages, comme ils disent de la « brousse ». Un marché est un espace économique mais également socioculturel. Tout n’est pas à vendre au marché, les échanges sociaux y sont énormes. L’aspect visuel, l’architecture des marchés nous appartient et non aux autres cultures. Si on veut voir des marchés à ciel ouvert, c’est notre choix. D’ailleurs, les touristes visitent l’artisanat, le marché rose… pas pour voir des supermarchés, mais cette ambiance naturelle qu’on ne retrouve nulle part ailleurs.
2. Sur le plan économique
Arrêtez de nous mesurer par la croissance économique par le PIB ; c’est juste une mesure de référence qui donne en rien la situation de l’économie réelle. Exemple : le jeune s’est brulé en Tunisie avec deux chiffres de croissance pour ce pays. Nous voulons des économies réelles capables de déterminer les inégalités socioéconomiques. Les commerçants appelés détaillants, constituent le socle de plus de 80% de l’économie familiale de Bamako. Ils ne vivent pas, ne se scolarisent pas, ne se soignent pas, ne se logent pas… avec les revenus du coton malien ou de l’or malien. Alors pourquoi des complexés économiques dans notre administration ? Allez en Inde, en Chine, la dynamique des Favelas au Brésil… les étapes sont nécessaires même, si l’on ne doit pas suivre celles de Rostov avec son « take off » qui considère les sociétés africaines d’archaïques. Une petite estimation des pertes ou comme dire avec le Vérificateur général au Mali, le manque à gagner. On peut estimer le nombre de déguerpis à 500 000, qui ont en charge en moyenne 5 personnes chacun à nourrir. Ça veut dire, que l’on touche directement : 500 000 x 5= 2 500 000 personnes exposées à la famine et au banditisme sans compter la prise en charge des impôts, taxes et nourritures des parents restés aux villages qui se comptent en milliers de personnes (surtout de femmes et d’enfants). Les effets directs sur les populations de Bamako en termes économiques, c’est aussi l’abaissement du pouvoir d’achats. Car, l’éloignement des marchandises du client augmente ipso facto le prix de revient (révision de Toto : Prix de revient= prix d’achat+ frais). On arrête ce calcul sinon ça pousse à la déchéance de nationalité malienne !
3. Sur le plan administratif :
Qui est le vrai et bon cadre fonctionnaire au Mali ? Oui, c’est celui qui applique la loi à la lettre sans tenir compte du contexte social, mais des prétextes ? Ici à tort le sommet France-Afrique de janvier au Mali. Le zèle, le populisme, le genre… sont utilisés et subtilisés par certains fonctionnaires pour se faire la place au soleil. Puisque nous avons pris le fétiche des autres alors citons pour une fois l’un d’entre eux, Montesquieu : « il n’y a point de plus cruelle tyrannie que celle que l’on exerce à l’ombre des lois et avec les couleurs de la justice », « Plus d’États ont péri parce qu’on a violé les mœurs que parce qu’on a violé les lois ». Les lois sont faites dans un texte en tenant compte des contextes. Pour accéder aux postes, on n’a pas besoin de ces zèles sur le dos des peuples à qui appartient le pays. Ce gouverneur qui a pris cette décision après des consultations larges, mais une chose est de consulter et une autre chose, c’est d’avoir une vision de la décision. Le temps du Mali n’appartient pas à quelqu’un ou à un clan, le Mali a le droit de prendre du temps pour organiser sa ville capitale sans cette violation violente du peuple sans moyens de défense pour faire plaisir à une minorité.
4. Sur le plan politique
D’abord la politique de la ville existe comme la politique de l’urbanisme au sein de laquelle il y a le projet : « Villes du Mali sans bidonvilles ». Pourquoi ces politiques ne sont pas ‘’contextualisées’’ chez nous et sont copiées de l’occident ou des maitres arabes ? C’est juste des complexes, quand l’opposition politique parle sur cette opération au lieu d’écouter ce qu’elle dit, la majorité présidentielle se gonfle. Ce sont des maliens, petits messieurs, c’est tout ! Quelle constipation politique ! La majorité doit avoir le courage de dire non à cette opération même face au président ! Arrêtez de parler sur son dos ! Comme on dit chez nous : « si tu n’as pas un ami pour de dire la vérité, achètes un ennemi pour te la dire ».
La solution est dans la main du Maire du district de Bamako en reconnaissant d’abord que Bamako appartient à tous les maliens, fondatrices ou pas, les familles fondatrices n’ont pas fondées la capitale du Mali, ils ont peut être fondé avec d’autres d’ailleurs le hameau, le village Bamako. Alors demandez au Maire où se trouve le projet : « Nouvelles centralités de Bamako ». Il vous dira tout simplement qu’il n’a pas eu le soutien des gouvernements qui ont manqué de vision dans la dynamique de l’évolution de Bamako. C’est le même cas en donnant le balayage des voies à coût de milliards à une société étrangère comme si nos femmes ne savent plus balayer nos cours et on ose placer la journée panafricaine des femmes sous la bonne salubrité. Que de dérives ! Le projet nouvelles centralités de Bamako consiste tout simplement à faire des pôles économiques et administratifs dans la capitale. Il s’agit de déconcentrer les marchés centraux en même temps que les clients qui sont la classe moyenne. Alors arrêtons de dire « an be ta dougou kono quand on va à la rive gauche et « An be ta ba kofé » derrière le fleuve quand il s’agit de la rive gauche. La France aux français, le Mali aux maliens ! Attention à ceux qui ont la double nationalité !