Il était une fois le royaume du Mandé reconnu à l’échelle mondiale grâce et à cause de l’or d’un certain Kankan ou Kankou Moussa. Peut-être qu’il a un autre nom du terroir qu’on a oublié quand il s’est « affranchi » du joug des colonisateurs plus voisins, les arabes et autres. Dans tous les cas, même ceux qui ne sont pas réellement du Mandé se réclament de lui par sa gloire. Ils sont très nombreux ceux-là qui ne jurent que par ce royaume d’hier à travers des gènes récessifs non capables de devenir dominants.
Un sommet France-Afrique ou Afrique-France, comme vous voulez, arrive au Mali encore sous la fierté des maliens non mandénkas. Même sur RFI, la langue est parlée sans compromettre la « Francofolie », non pardon la francophonie. Ce sommet qui était en réalité un Conseil d’administration (CA) des pays africains sert souvent à exprimer les plus beaux jours des vies politiques des leaders français qui ne pensaient pas être là où ils sont actuellement. La « Françafrique » est une stratégie, un mutant qui joue son rôle efficacement depuis les périodes de décolonisation jusqu’aujourd’hui et sa mutation ne va pas pour le moment dans le sens des plus faibles, mais comment maintenir les faibles plus faibles et les forts (eux), plus forts sur tous les plans : économiques, politiques, sécuritaires et surtout culturels. C’est un vrai machin capable de vous dire qui sera président de la république du Mali en l’an 2050, en toute chose égale par ailleurs. Beaucoup de chefs d’Etats africains se sont faits piégés par cette stratégie de décolonisation chèrement acquise disent-ils. De toute façon, ils ont raison de réfléchir. C’est la nature ou le Dieu blanc qui leur a donné ce pouvoir et si les Dieux africains ne fabriquent que des libres penseurs politiques qui ne savent plus ou refusent de savoir ou complexés de leurs valeurs sociétales de résilience séculaire. « Qui nie son origine ne va jamais fleurir sur le toit du cosmos car ne possède aucune racine capable de le soutenir » !
Les conséquences de sommet France-Afrique sont multiples
Sur le plan politique : Ce sommet permettra de mesurer le niveau de la démocratie du Mali à travers des critères bâtards pour les africains. Car, ne se fondant pas sur les valeurs des peuples africains. En effet, le sommet va voir le niveau de fonctionnement des institutions de la république qui sont en réalité des impositions et non des émanations du peuple. Car, 80% des maliens ne savent pas pourquoi ils votent. Le sommet va rencontrer avant, pendant et après les leaders de l’opposition politique en vue de mesurer le degré de liberté et le droit de l’homme. Mais il s’agit de quelle liberté ? Et de Quel droit de quel homme ? L’Afrique a besoin du droit des peuples et non du droit de l’homme réducteur à l’individu ou l’individualisme qui est en train de faire tomber nos véritables institutions. Le sommet également mesure le niveau de respect des droits des minorités. Ils vont les confondre avec toutes les minorités pour noyer le poisson. Vous allez voir, ils parleront des minorités religieuses à travers une laïcité floue et non dénouée chez eux, des minorités ethniques en se focalisant sur celles du nord du Mali sans se soucier des valeurs de diversités culturelles qui ont gardé le Mandé.
Sur le plan économique : c’est l’espace de privilège des non-dits, nous sommes pour la solidarité universelle, comme dit le révérend, l’amitié universelle ; on ne gagne rien en faisant la guerre au Mali à leur place, etc. Voici le jargon économique et diplomatique que personne ne va comprendre. Ils vont mettre en exergue le poids d’aide au développement de la France, le parrainage de la France dans les institutions financières, le bien fait du franc CFA selon eux,… devant nos dirigeants qui vont faire comme le margouillat mâle, quand il voit sa belle femelle en confondant le cou et les autres organes. Nous ne voulons ni du pétrole ni de l’uranium,… mais nous voulons la paix, rien que la paix. Le formatage intellectuel des dirigeants a tellement réussi qu’ils pensent que le sommet n’est pas qu’un sommet mais un projet de développement comme si nous n’avons pas les capacités de mettre en œuvre ces projets sans sommets de recolonisation. La globalisation est l’autre forme de la recolonisation en construisant des pensées uniques dominantes. Ils vont vous dire qu’ils ont fait la COP21 pour nous protéger sans toucher à l’uranium et le margouillat va dire oui de la tête, ils vous diront que la croissance économique est positive et va créer de l’emploi sans se soucier des inégalités sociales dans le pays, ils vous diront que vous être trop nombreux avec un taux de fécondité de 3,5. Il faudra désormais dire à nos femmes de faire moins d’enfants en passant par cette approche appelée « genre » que les dirigeants ironisent dans les rencontres, il faut « genrer », il faut mettre au féminin des mots de la phrase. Mais le fond du problème est connu, c’est comment diminuer le nombre d’africains. De toute façon, ce sont eux qui donnent à manger et qui nous font réfléchir. Ils ont plusieurs moyens pour y arriver : SIDA, grippe, vaccination… Ici, ils vous diront qu’ils dépensent des millions d’Euro par jours pour la charité. Attention on nous aime plus que les chômeurs français, plus que les SDF (sans domicile fixe) français, plus que les conséquences du BREXIT… Les fils bien aimés, ne vous révoltez pas contre votre père, sinon, la Libye n’est pas loin et AQMI est méchant. De toutes les façons l’homme élève le chien pour faire la chasse aux animaux même aux animaux à deux pieds avec FRONTEX.
Sur le plan sécuritaire : Ce sera le second plus grand jour de sa vie politique peut être ? Tellement que l’accueil sera à la hauteur ! La mouvance présidentielle y a intérêt, si l’accueil baisse de niveau, des faits seront retenus contre elle. Rappelez-vous de la visite d’Etat d’IBK en France, qualifiée de haut niveau avec les rues de la France bondées des couleurs maliennes. Ici, c’est promis, nous allons empêcher aux élèves d’étudier avant de se plaindre du niveau des échecs au DEF et au Baccalauréat. Les élèves à peine, ont commencé les cours vont sortir pour garantir leur avenir qui se joue au somment France Afrique. Mon cousin me dit que c’est l’hospitalité ou le « diatigiya » malien, sinon un jour n’est rien dans la vie d’un enfant. Je ne me rappelle pas s’il y avait des enfants à l’accueil d’IBK en France. Mais non ce n’est pas la même chose, en musique une blanche est égale à deux noirs donc un touareg, un arabe est égal à deux senoufos ou mille bambaras ? Voici le fond du problème sécuritaire. Ils diront de Barkhane des résolutions très molles des Nations Unies, une MINUSMA qui s’est sacrifiée le plus au Monde depuis ce début de colonisation, mais cette fois-ci avec nos vrais frères des pays classés les moyens avancés. Une mission des Nations unies, c’est une villa pour mon frère burkinabé et nigérien, alors il joue le jeu jusqu’au bout. Ils vous diront les facteurs d’insécurité dans le monde, qu’il faut se donner la main partout, des évidences truffées de malhonnêtes politiques, faire la part des choses entre minorités et terroristes, …
Mais que peut faire le peuple malien lors de ce sommet à Bamako ?
Je voudrais voir un peuple debout et non un peuple arrêté pour applaudir, debout en disant : sur les banderoles que le Mandé peut continuer à exister dans sa diversité, demander un dialogue national qui tend la main aux différents peuples maliens directement sans passer par Alger ou Paris, dire que nous sommes capables de réfléchir sans parrainage intellectuel, que le sommet France-Afrique n’est pas un projet de développement, mais que c’est une stratégie de surveillance, dire aux maliens de parler de l’auto sécurité africaine non violente. Le Mali ne va rien gagner de ce sommet que le renforcement de sa dépendance ! Alors « Na laara an saara ».
SDF