Kidal est sorti le 28 janvier 2013 de près de dix mois d'assujettissement au groupe djihadiste Ansar Dine. Cette commune du nord-est du Mali, capitale de la région qui porte son nom, renaît pourtant difficilement, tiraillée entre des groupes armés qui ont plus tendance à se la disputer qu'à la relever d'un commun effort.
D'une part, la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA), créée à l'été 2014, lutte contre l'État malien afin d'obtenir l'indépendance du territoire de l'Azawad, bien qu'un de ses groupes, le Haut Conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA), souhaite la résolution de la crise plus que la partition. Face à la CMA, la Plateforme, qui coordonne cinq mouvements armés, dont le Groupe d'autodéfense touareg imghad et alliés (Gatia), montre les dents.
Affrontements
À l'origine, elle s'était fermement alliée avec l'État malien pour la défense du régime face à la rébellion touareg. Mais aujourd'hui, la Plateforme a le sentiment d'être trahie par Bamako. En effet, puisqu'elle l'a soutenu depuis le début contre les rebelles, elle voudrait bénéficier des avantages que ces derniers obtiendront en mettant en place l'accord de paix issu du processus d'Alger, notamment en termes de réinsertion économique. Mais pourquoi gratifier un allié fidèle quand on a un ennemi à conquérir ?
C'est pourquoi, malgré ces accords signés en juin 2015, le HCUA et le Gatia continuent de s'affronter à Kidal ces derniers jours, alors que, le 15 août, les autorités intérimaires, prévues par l'accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d'Alger, devaient être investies. Sur son site, le CMA accuse notamment le Gatia d'avoir exécuté deux civils pour leur appartenance au CMA, le 26 juillet. Les responsables de la CMA et de la Plateforme se sont réunis à Bamako depuis vendredi pour faire cesser les affrontements entre leurs deux factions. La tentative de compromis