Le ministre de la Défense Tiéman Hubert Coulibaly est toujours dans l’incertitude. Il a reconnu, en effet, lors de son passage sur l’émission Action gouvernementale de l’Ortm, la détention des cinq éléments de l’armée malienne par le groupe djihadiste Ansardine mais juge délicate cette situation à cause du secret de défense. Et rien ne filtrera aussi de la stratégie que l’Etat va mettre en place pour que ces militaires soient libérés. On vous propose une partie de l’entretien que le ministre a accordé à nos confrères de l’ORTTM.
A Nampala il y a eu des morts, des blessés, des disparus et en plus une revendication. Un groupe terroriste qui dit détenir vos hommes. Vous avez dit que les images étaient en cours d’authentification, où est-ce que vous en êtes aujourd’hui ?
Nampala est une séquence difficile pour nous sur le plan tactique. Qui en effet, a provoqué un émoi à travers le pays. Ce que je comprends fort bien. Nous y avons perdu de jeunes soldats braves qui sont morts au combat. Et c’est un épisode qui évidemment est difficile. Mais, c’est une séquence. Vous l’avez dit nous sommes en guerre et une guerre sur plusieurs batailles. Nampala est une bataille que nous avons perdue, que nous estimons avoir perdu. Même si nous savons par ailleurs que l’ennemi a eu le temps de charger dans des voitures ses pertes en vies humaines.
Je veux parler concrètement, pour commencer, de ces militaires que Anssardine dit détenir aujourd’hui. Est-ce que vous avez pu vérifier ?
Nous avons vu la vidéo : les images qui ont été publiées par ce groupe terroriste qui dit détenir ces hommes. Et nous avons des raisons de croire aujourd’hui que ces soldats maliens sont entre les mains de l’ennemi. Et bien entendu, ce sujet ayant la délicatesse que vous pouvez comprendre, ce n’est pas sur les médias que nous allons dire ce que nous allons faire ou ce que nous sommes en train de faire, afin de progresser vers une issue favorable concernant ces soldats.
Sujet délicat, une situation embarrassante pour vous ?
Non pas embarrassante, une situation difficile à vivre. Quand vous savez que vos hommes sont entre les mains de celui qui est objectivement votre ennemi. C’est une situation difficile. Et encore une fois, nous sommes en guerre et ce genre d’événement peut arriver dans une situation de guerre. Il ne vous aura pas échappé que dans ce même secteur, en 2015, l’armée a arrêté 185 djihadistes, elle en a neutralisé 41 lors des épisodes de Nara, Guatilémou, de Léré et de Djoura. Nous avons aussi saisi des véhicules et des armes. Nous sommes une armée qui est engagée et qui à certains moments, pour des raisons tactiques qu’évidement je garde pour moi, peut tomber dans une situation de revers. D’ailleurs, quand je suis passé à la télévision, ce jour là, j’ai dis que Nampala est un revers.
Juste un dernier mot par rapport à cette situation. Je comprends que vous n’ayez pas envie d’en parler.
Ah non, il ya des détails dont nous ne pouvons pas parler. Sinon, nous devons expliquer aux maliens la situation.
Donc, vos soldats théoriquement, si les informations qui circulent, se confirment, sont aujourd’hui aux mains d’un ennemi avec lequel vous ne voulez pas parler. Vous êtes décidé à ne pas négocier parce que c’est des terroristes. Alors comment, ça va se passer ?
Aujourd’hui Anssardine est notre ennemi. Il détient des soldats maliens et nous avons des raisons de croire que cela est vrai. Parce que ces soldats manquent à l’appel. Une vidéo a été diffusée, nous avons reconnu un certain nombre de soldats maliens. Alors, comment nous allons les récupérer parce qu’il faut les récupérer. Cela relève du secret de défense, c’est ce que j’essaie de vous expliquer. Ce n’est pas à la télévision que je vais vous dire, ce que nous allons faire pour récupérer ces soldats là. Mais dans tout les cas, l’objectif est de les récupérer.
Source : ORTM