Ancien ministre malien de l’Administration territoriale et des collectivités locales. Conseiller municipal à Bandiagara.
Prenant prétexte des difficultés de gestion interne d’une armée qui est demeurée dans les faits très peu républicaine, une junte constituée de soldats du rang et de quelques officiers subalternes, sortie le 21 mars de ses casernes pour une simple révolte, s’est emparée du pouvoir à Bamako avec une facilité déconcertante.
Ce coup d’État au Mali, que tous les observateurs avisés avaient vu venir, étant donnée l’atmosphère politique délétère, a mis un coup d’arrêt brutal non seulement à la préparation des échéances électorales de renouvellement de l’exécutif et du parlement, mais a également contribué à accélérer la dégradation de la situation sécuritaire et militaire dans les régions nord du pays.
Avec cette crise, le Mali n’a jamais été en aussi mauvaise posture au plan interne et international. Les populations maliennes sont brutalement sorties du rêve d’une démocratie de référence et d’un pays exemple de stabilité en Afrique, pour plonger dans la réalité cauchemardesque d’une démocratie vidée de son contenu, d’une administration décrédibilisée et d’une armée minée par la corruption et impuissante. Bref, toute une réalité politique et institutionnelle qui est très loin des attentes et des espoirs d’une nation plusieurs fois centenaire.