Avant-hier soir, aux environs de 20 heures, l’activiste doublé d’animateur vedette de notre consœur Maliba Fm, Mohamed Youssouf Bathily plus connu sous le nom de Ras Bath a été interpellé par la gendarmerie du Camp I alors qu’il avait annoncé des révélations pour son émission « Cartes sur table » qui devait passer aux alentours de 22 heures.
L’information est donnée par l’intéressé lui-même sur sa page Facebook en ces termes : « Au moment où je publie ces notes, je devrais être en route pour la Radio MALIBA FM, mais malheureusement, je suis en route pour le CAMP 1.
Des militaires sont venus me chercher pour m´y conduire, en dehors des horaires administratifs. Il est plus de 20 heures à #Bamako.
Votre émission CARTES SUR TABLE, prévu pour 21 heures, n´aura pas lieu ce soir ou aura lieu avec du retard, ou encore n´aura plus jamais lieu.
Les heures qui vont suivre, nous édifierons.
Pour un Mali meilleur, aucun sacrifice ne peut être de trop !
Vive le Mali. »
Très rapidement l’info a fait le tour de la toile et de la ville. Aimé et détesté à la fois, Ras Bath est un habitué des esclandres, des coups de gueule et des descentes à bras raccourcis sur les autorités et les leaders. Aussi, beaucoup de personnes, hier, dans les rues de Bamako et sur les réseaux, ont lié son interpellation aux promesses de révélations qu’il avait faites sur la chaîne de commandement militaire. D’autres citoyens, non-fans du rasta, ont estimé aussi sur les réseaux sociaux que force devrait rester à la loi. Parce que, estiment-ils, un journaliste ne saurait être au-dessus de la loi et détenir un blanc-seing pour injurier qui il veut et quand il veut sur les ondes d’une radio.
Loin de cette controverse, selon les recoupements que nous avons pu effectuer hier, l’interpellation du très controversé Rasta serait instruite par le Procureur suite à une plainte, pour attentat aux mœurs. Une information confirmée par plusieurs sources.
À la Maison de la Presse hier pour une rencontre de prise de contact avec les Associations professionnelles, le Ministre de l’Économie numérique, de l’Information et de la Communication, Porte-parole du gouvernement, interpellé, a réservé sa réaction en attendant d’être plus informé sur le dossier.
Les associations de la presse malienne ont condamné cette interpellation et demandé la libération de l’animateur au nom du respect de la liberté de la presse.
La Rédaction