Dans la nuit du lundi, vers 20 h 40, le jeune activiste, Ras Bath lança un texto sur sa page Facebook. Il s’agit de son interpellation par des éléments du CAMP I sous ordre du Procureur Général près la Cour d’appel de Bamako qui l’accuse ‘’ atteinte aux mœurs et injures publiques à caractère sexuel’’. Comme une trainée de poudre, la nouvelle enflamme les réseaux sociaux. Chacun y va de son commentaire.
Sur Maliba FM, ce même soir, le Directeur de la Radio accuse la décision du PG car selon lui, c’est lui, en personne, qui devrait être interpellé et non son animateur. Il appelle le peuple malien, les auditeurs de l’émission ‘’Cartes sur table’’, à répondre massivement présent à la comparution de Rasta prévue le mercredi 17 août au tribunal de la Commune IV. Consigne respectée. Ce jour, la mobilisation était inestimable. Une foule à perte de vue qui dénonçait cet acte ‘’arbitraire’’ et réclamait la libération sans condition de leur idole Rasta.
Le jeune qui est dans ses œuvres, il y a des années, dénonce, condamne des comportements de certains responsables de la place qu’il qualifie souvent d’indignes… en un mot des qualificatifs violents qui portent atteinte à la dignité de l’être humain. Son agissement, le fait de dénoncer est bon, mais les injures sont condamnées par des maliens. Rasta rejette ces reproches car selon lui, il prend les choses par leur nom.
Premier ministre, ministres, directeurs, chefs de partis politiques, députés, avocats, magistrats etc. Rasta touche à tout le monde avec des documents qu’il détient comme ‘’preuves tangibles’’. Ainsi, il devient une idole pour une frange importante du peuple malien. Les jours de son émission, partout, où tu passes, les postes de radio captent 99.5 FM, la fréquence de Maliba FM.
Et après, place aux discussions autour des sujets traités. Ses mots consolent le bas peuple qui se voit le paria de la société malienne. Et le dernier soutien en date, c’est l’opération de déguerpissement. Rasta accuse tous les maires de Bamako et madame le gouverneur d’avoir agi par ignorance.
Dans ses sorties, Rasta a toujours invité toute personne qui estime le contraire de ses arguments à le poursuivre. Et voilà c’est ce qui arriva ce lundi avec son interpellation par le Procureur Général.
L’acte est-il condamnable ? Non car le PG est bien dans son rôle et force doit rester à la loi. Mais c’est le fond du problème qui a suscité la colère, surtout le nom de Bandiougou à l’épicentre.
Pour Rasta aucun sacrifice n’est de trop pour la construction d’un Mali juste et équitable. Derrière cette pensée, rien n’était plus un tabou. Il fonçait yeux fermés dans l’unique intention de se faire un nom et par-delà un martyr afin d’atteindre l’estime des grands comme Bob Marley ou Haïlé Sélassié, penseurs de l’idéologie des Rasta, auprès du peuple malien.
En un mot, Rasta a gagné son pari.
Vive la République.
Boubacar Yalkoué