Après Gao (le 12 juillet dernier), la ville de Bamako a connu hier ses premières émeutes depuis l’arrivée au pouvoir d’Ibrahim Boubacar Keïta. Même si leurs motivations sont différentes, ces deux manifestations ont un point commun : des morts, des blessés et d’importants dégâts matériels. La triste réalité est là. Le président Keïta fait désormais face à la colère populaire dans la capitale et certaines grandes agglomérations du pays. Les turbulences dramatiques provoquées par l’arrestation du chroniqueur Ras Bath, reflètent un malaise social. Conséquence de l’incurie d’un régime en manque de résultats, d’inspiration et d’imagination.
En effet, cette situation délétère ne date pas d’aujourd’hui. Depuis deux ans, le régime en place est incapable d’apporter des réponses appropriées aux nombreuses préoccupations des Maliens. Le nord du pays est toujours en proie à une insécurité galopante, et le sud est le siège d’un ras-le-bol général. En clair, IBK fait face à la déception de la population.
Depuis deux ans, le chef de l’Etat est resté sourd aux avertissements et aux nombreux signaux indiquant la détérioration constante de la situation d’ensemble du pays. Le Mali va à vau-l’eau !
Deux ans, la mauvaise gouvernance sur fond de surfacturations, de détournement des deniers publics et de malversations, est devenue l’exercice favori du régime en place. Le vol à ciel ouvert !
C’est, hélas, l’accumulation de tous ces maux, ces mécontentements, ces rancœurs et frustrations de la population qui font planer aujourd’hui le spectre du chaos sur le Mali.
Et, c’est ce que le président Ibrahim Boubacar Keïta, coupé des réalités du pays, refuse de voir et d’admettre. Hélas, trois fois hélas, pour le Mali.
C H Sylla