Suite à une violente manifestation qui s’est soldée par la mort d’au moins une personne et a fait de nombreux blessés, certains réseaux sociaux sont coupés au Mali. Mais que ce soit du côté du secteur des télécoms ou du gouvernement, personne ne veut assumer la responsabilité de la situation.
« Les réseaux sociaux sont coupés partout au Mali, pas chez vous seulement. Cette décision ne vient pas de nous et je ne suis pas autorisé à vous dire d’où ça vient », explique, laconique, un opérateur du service internet Orange Mali joint au téléphone. Dans le pays, Facebook et Twitter sont complètement coupés depuis mercredi 17 août, alors que Viber et WhatsApp connaissent des perturbations.
C’est la première fois que les réseaux sociaux sont suspendus dans le pays. Au niveau du ministère malien de la Communication, le chargé de presse dit que ses services ne sont pour rien dans la situation. Même son de cloche du côté de l’Agence malienne de régulation des télécommunications et des postes (AMRTP).
Qui donc est responsable de cette coupure au Mali ? La Direction générale de la sécurité d’État (DGSE), le renseignement malien ? « La coupure des réseaux sociaux ne vient de pas de la DGSE, je suis catégorique la dessus », répond le commandant Modibo Naman Traoré, porte-parole de l’armée.
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Atteinte aux mœurs
En attendant que quelqu’un assume enfin la responsabilité de la situation, des médias maliens ont commencé à donner des astuces à leurs lecteurs pour contourner le problème, notamment en utilisant des VPN (réseaux privés virtuels), et des hashtags dédiés sont nés pour en discuter en ligne.
#MaliOnline➡️➡️ Le hashtag du moment pour partager des astuces contre la censure au #Mali. #Africtivistes
— Sally Bilaly Sow™ (@sbskalan) August 17, 2016
Tout a commencé mercredi, lorsque Mohamed Youssouf Bathily alias Ras Bath, animateur de radio connu pour ses chroniques virulentes envers le pouvoir, arrêté deux jours plus tôt, était sur le point de comparaître devant un juge du tribunal de la commune IV de Bamako. Il est accusé « d’atteinte aux mœurs et d’injure publique à caractère sexuel », selon une source qui a pu lire son dossier.
Scène de guérilla urbaine
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