Le ministre de la Défense et des Anciens combattants Tiéman Hubert Coulibaly a répondu à son prédécesseur Soumeylou Boubèye Maiga qui, récemment, a déclaré que le problème de l’armée est qu’elle n’a pas changé de concept d’opération depuis, mais plutôt qu’elle a décidé d’occuper des territoires reconquit et adoptée une posture défensive. Ce dernier estime qu’il faut aujourd’hui passer à l’offensive. Par ailleurs, l’actuel ministre de la Défense a également répondu à ceux qui l’ont traité de menteur après le communiqué du gouvernement concernant la reprise du camp de Nampala. C’était lors du dernier numéro de l’émission « Action gouvernementale ».
Au lendemain de Nampala, le Président de la République parlait de défaillance dans les dispositifs. Une pierre dans votre jardin et celui de la hiérarchie militaire ?
Non, c’est une remarque, une observation qui a été faite. Parce que nous avons procédé à une analyse froide de ce qui s’est passé et c’est la hiérarchie militaire qui a rendu compte. C’est le ministre de la Défense qui a exposé les problèmes qui se sont posés. Le Président, le chef suprême des armées, a fait ses observations. Et ces observations ont été enregistrées y compris par le ministre de la Défense et le commandement militaire afin de procéder au correctif nécessaire. D’ailleurs, à Nampala aujourd’hui, il y’a des travaux qui sont en cours de manière à être en une meilleure posture et de manière a avoir un dispositif capable d’aller très loin dans ce combat-là.
Justement, un de vos prédécesseurs à la tête donc du ministère de la défense disait que notre problème c’est qu’on n’a pas changé de concept d’opérations depuis. On a décidé d’occuper des territoires qu’on a reconquis et on adopte une posture défensive. Il estime qu’il faut aujourd’hui passer à l’offensive. Qu’est-ce que vous en pensez ?
Chacun est responsable des propos qu’il tient. Mon prédécesseur dont vous parlez, en effet a été ministre de la Défense. Mais, ce ne sont pas les propos que moi je tiens. Ce que je dis aujourd’hui dans le secteur 5 du théâtre Maliba que nous avons créé, nous avons pendant un an et demi effectué un controle de zone parfait dans cette partie du Mali. Nous avons lancés l’opération Ceno, un peu plus loin dans la région de Mopti à la frontière avec le Burkina Faso. Que je sache, ces opérations-là n’ont pas été des opérations statiques, elles ont été offensives.
Au sud du Mali quand la Katiba Khalid Ben Walid avait sévi à Fakola.
Ce n’était pas une posture défensive, c’était une posture offensive. Ce qui nous a permis de stabiliser le sud, de stabiliser le Ceno et pendant un an et demi dans le delta central nous avions un control de zone parfait. Mais, encore une fois les vicissitudes du combat peuvent faire qu’à un moment donné une faiblesse tactique entraine une défaite. Le tout, c’est de tirer les leçons et de remonter à cheval comme je l’ai dis.
Après les terribles événements de Nampala. Certains journaux et même certains hommes politiques vous ont traité de menteur quand vous avez annoncé la reprise du camp de Nampala le même jour. Vous n’aviez pas toutes les cartes en main, vous aviez perdu le nord ?
Oui, c’est bien de parler de cet aspect des choses, mais nous allons en parler une fois et passer à des choses plus sérieuses. Vous savez traiter quelqu’un de menteur dans notre pays est grave. Mais, enfin quant on est un homme public il faut s’apprêter à recevoir tout cela. Moi je pose une question. Si l’armée malienne n’était pas à Nampala, comment donc, a-t-elle récupéré ces hommes qui sont morts ? Comment elle a récupéré le matériel pour aménager un camp en dehors de la ville tel que prescrit par le commandement militaire qui est aujourd’hui en cours avec les travaux du génie.
Je dis la chose suivante, l’attaque a eu lieu aux aurores, à huit heures le PC est tombé, à midi et demi le capitaine Abbel Poudiougou est entré à Nampala à la tête d’un détachement de 58 hommes, a récupéré les soldats qui sont morts, a récupéré notre matériel et un important stock de munition. C’est d’ailleurs, ce jeune officier brave qui a été décoré par le Président lui et son détachement.
Je pense qu’en voulant attaquer le ministre de la Défense de cette manière-là…c’est essayer de salir le travail que ces braves soldats ont fait immédiatement après l’attaque. Moi, je voudrais simplement qu’en période de guerre chacun observe beaucoup de tempérance. L’armée malienne n’a pas de parti politique et elle n’est pas un parti politique. Au ministère de la défense nous ne faisons pas de politique, en tout cas pas partisane. C’est la politique du Mali. Et ce n’est pas parce qu’un homme politique est ministre de la Défense qu’on veut profiter, passez-moi cette expression, pour lui faire la peau, qu’on va profiter de ce genre d’événement pour créer la confusion. Parce que la confusion ne sert par la cohérence. Et moi je pose une autre question. Est-ce que ceux qui ont tenu ces propos là pourraient-ils aujourd’hui clarifier leur position ?
Vous croyez que ces des propos qui vous visaient particulièrement ?
Non, je ne ramène pas ça à moi. C’est le ministre de la Défense du Mali qui a été attaqué de cette manière et cela n’est pas convenable en cette période. Du reste, nous n’avions aucune raison de mentir, ni le ministre de la Défense, ni quelque autre ministre que ce soit du gouvernement malien. Nous avions dis les yeux dans les yeux au peuple malien que Namapala est un revers. Mais ce qui est sûre l’armée malienne a récupéré ses hommes tombés, a récupéré son matériel, a commencé à construire un camp autour de Nampala. Et cela s’est passé le jour de l’attaque, à Treize heures le capitaine Abbel Poudiougou a communiqué avec son commandement pour lui donner un certain nombre d’informations. Et nous avons immédiatement pris des décisions sur le plan tactique pour renforcer cette position-là. Donc, nous n’avons pas menti, le gouvernement du Mali n’a pas menti.
Source: ORTM